La phrase que j'ai le plus entendu depuis le mois d'août. La phrase à laquelle j'ai le moins de réponses depuis le mois d'août.
Entre autre parce que dans le yoga, je serai TOUJOURS d'abord une élève avant d'être une prof. Puis aussi parce que, non je n'ai pas fini ma formation. Je n'ai pas fini mon module personnel et c'est une ÉNORME partie de ma formation. Parce que malgré ma pratique personnelle bien installée, je doute. Je doute de ma légitimité. Et je ne veux pas que mes élèves soient des cobayes pour savoir si je suis prête à enseigner ou non. Il faut que ça vienne de moi, du plus profond de moi. Pas de mon égo, pas de mon mental.
Je médite beaucoup là-dessus en ce moment.
Je lui parle de mes doutes. Je lui parle de mes craintes. Je lui parle de mon problème de légitimité et de pourquoi moi, j'ai tellement du mal à me dire que "ça y est, je peux enseigner". Je pensais sincèrement qu'elle allait aller dans mon sens, me dire que j'avais raison d'attendre. Mais ce n'est pas ce qu'elle a fait.
Elle m'a dit quelque chose d'incroyable. Elle m'a dit que mes doutes montraient que j'avais compris des choses dans le Yoga. Que tout le chemin que j'ai fait avec le yoga ces dernières années, avec ma pratique personnelle, c'est ÇA qui amenait ces doutes. Et que ces doutes font de moi une meilleure yogini. Elle m'a dit que je pourrais TOUJOURS être plus prête, plus rigoureuse, plus légitime, plus en confiance. Mais que ça ne veut pas dire que là, maintenant, je n'ai rien à apporter. Et que ce serait dommage de priver les gens de ce que j'ai à leur apprendre maintenant, parce que du chemin, j'en ai déjà fait. Même si dans 2 ans, je serai "meilleure".
C'est comme ça qu'elle voit ma légitimité
Les yeux dans l'eau anyone? Moi, ils se sont noyés.
Tout ça pour dire que des projets j'en ai. Ils se placent doucement.
J'espère pouvoir trouver ma place, ma niche parmi les dizaines de profs de yoga à Québec et pouvoir le faire en intégrité. De toute façon je suis patiente et je n'ai pas "besoin" financièrement d'enseigner (un jour, j'écrirais un post sur l'économie incroyablement violente du yoga).
J'ai cette chance de pouvoir faire passer ma pratique personnelle avant les cours, parce que je crois, non, je SAIS du fond de mon être que je ne pourrais jamais être une bonne prof si je ne m'occupe pas de faire évoluer ma pratique, tout le temps.
Faire les choses dans l'ordre. Prendre mon temps. Rester alignée avec moi-même.
Respecter mon Yoga. Respecter le Yoga.
Tout un programme!
Nan, mais la légitimié, on s'en fout... ce qui compte, c'est le FRIC! Tout le pognon que tu peux gagner en faisant l'arbre!
RépondreSupprimer... ah, on me dit dans l'oreillette que le blog "y'a que le pognon qui compte" c'est la page à côté.
(Désolée, j'ai pas souvent l'occasion de jouer à la grosse conne vénale, je me suis lâchée bêtement, oui, bon, c'est lundi hein...)
Si tu SAVAIS à quel point on ne gagne pas sa vie en étant prof de yoga (en tout cas, ici). Enseigner le yoga, c'est plus une vocation qu'un métier pour le pognon ;)
SupprimerET BON MARDI! <3
Ah non, mais je sais bien :-) C'est le cas de bien des professions artistiques et "intellos" (je place le yoga... entre les deux? Tiens, c'est inclassable le yoga!)
SupprimerJe suis persuadée que ce complexe va disparaitre à la fin de ton premier cours à toi :) <3
RépondreSupprimer<3
SupprimerLes doutes c'est ce qui permet de se remettre en question, donc d'évoluer et d'essayer de faire de notre mieux dans l'enseignement =) Merci pour ce post sincère et intime! J'ai terminé ma formation fin août, et j'ai commencé à enseigner avec des retours plutôt positifs. Pourtant je me pose aussi cette question de la légitimité. J'ai pour le moment l'impression de simplement enseigner des asanas, mais le yoga c'est loin de n'être que ça. A suivre ;)
RépondreSupprimerFélicitation pour ta formation! ;)
SupprimerLa conclusion que j'ai tiré de mes nombreuse réflexions et méditations sur ce sujet, c'est qu'on peut TOUJOURS être plus légitime. Mais c'est aussi que tant que l'on reste dans son centre, tant que les choses qu'on fait viennent du coeur et pas du mental, on fait les bonnes choses. C'est une des rares certitudes que j'ai dans la vie :)
Merci de nous partager tout ca. T'es belle et grande, autant dans ta force et ta résilience que dans ta vulnérabilité et ton insécurité. Je suis certaine qu'on sera plusieurs à se reconnaître dans ta situation. Les doutes, ca nous scie les jambes, mais on continue d'avancer, et c'est ca qui compte. On a tous quelque chose à apporter aux autres. Laisse la vie te donner l'occasion de diffuser cette petite part de toi :)
RépondreSupprimerMerci pour ce très beau message Vicki. Contente (et aussi un peu triste) que d'autres personnes s'y reconnaissent.
SupprimerJe decouvre le yoga et je decouvre votre blog, je me reconnais bien dans votre quid de la legitimite, je suis mois meme formatrice en langue anglaise, je suis francaise mais mon mari est anglais, j ai fait valider mon niveau bilingue mais chaque fois que j enseigne je ne me sens pas legitime car je ne suis pas anglaise ou americaine, quand on apprend une langue on la perfectionnera toute notre vie mais je ne serai jamais anglaise ou americiane ou australienne ou canadienne. Nous enseignons des disciplines vivantes qui demandent une constante evolution, adaptation, une construction permanente, c est decourageant des fois mais aussi plus interessant que bien d autres metiers !
RépondreSupprimersalut, ça me touche pas mal ton article parce que moi aussi j'ai envie de transmettre tout ce que le yoga m'apporte, et tu sais quoi? Selon les textes en France, t'as même pas besoin d'un diplôme en bonne et due forme pour enseigner le yoga... Moi, je viens juste de m'inscrire à une formation par correspondance (j'habite en Guadeloupe) mais franchement, je pense ouvrir un cours avant même la fin car j'ai déjà testé sur quelques copines qui ont bien aimé ce qu'on a fait, et donc, la légitimité ça compte pas!!!! Surtout si tu proposes d'abord des cours à des débutants, car ils aimeront toujours ce que tu leur fais passer, surtout si t'es super motivée... Bref, lance-toi sans avoir peu, car de toute façon, même un maître yoga aura un maître au-dessus de lui et ainsi de suite!
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