lundi 17 août 2015

Formation Nai'a: apprendre à dire NON

Lors du tout dernier jour de ma formation de prof, j'ai du apprendre à dire non.
Moi, la fille qui a toujours eu ce complexe de "le bien-être des gens autour de moi est plus important que le mien".  J'ai dit non à quelqu'un. Que j'aurais pu rendre heureuse en disant oui.

Sans rentrer dans les détails, le dernier exercice de communication consciente qu'on a fait lors de la formation impliquait choisir un objet parmi plein d'autres au centre d'un cercle. Puis accepter ou non de l'échanger avec quelqu'un qui voulait le même que toi si ça arrivait.
Quand est venu mon moment de prendre un objet je n'ai eu aucun doute. Il était là, au centre du cercle, je ne voyais que lui, pas les autres. Lorsque je l'ai pris dans mes mains, elles se sont mises à vibrer et j'ai eu les larmes aux yeux. C'était le bon, c'était le mien. Pas le moindre doute, il était à moi.
Puis est venu le moment que je redoutais, le moment que je savais depuis le début de l'exercice allait arriver. Allait m'arriver. Parce que j'en avais besoin.
Une de mes amies de Tribe a voulu mon objet. Elle a fait un argumentaire super poignant et convaincant. Elle a pleuré (aucun jugement ici, on est bien d'accord, cette journée là on a toutes pleuré nos mamans, c'était le dernier jour). Je l'aime, je les aime toutes. J'ai failli dire "oui, mais bien sur, prends le, je vais en prendre un autre, je ne veux pas te priver". Et puis j'ai respiré. Et puis j'ai regardé dans mon coeur. et puis j'ai dit "non, je le garde, désolée" (la voix tremblante et l'oeil humide).
Je me suis immédiatement sentie comme la personne la plus horrible de la planète. J'ai presque dit "mais non, je rigole, bien sur que je te le donne", mais une espèce de paix intérieure est arrivée de nul part. Non. Tu sais que c'est le bon choix, le choix de ton coeur. Le fait que cet objet est à toi, et à personne d'autre et que cette fois, rien que cette fois, c'est toi qui passe en premier.



Pourquoi ça m'est tellement difficile de dire non? Pourquoi même là, sur une chose aussi petite qu'un objet je continue à y penser et à me dire que "franchement, t'aurais pu lui donner quand même, c'est pas très cool". Pourquoi me faire passer avant les autres provoque de la culpabilité alors que franchement, je ne suis pas certaine que mon amie aille mal à cause de ça, m'en veuille vraiment ou me juge pour ça?
Pourquoi est ce que pour moi, Ahimsa (la non-violence, le premier des Yamas, préceptes yogiques qui déterminent nos relations avec les autres) est si facile à appliquer envers les autres et pas envers moi-même?
Et je me suis rendue compte que cet exercice n'était pas un exercice. C'était un aspect de ma vie que j'avais à travailler, fort. Garder ma compassion, mon empathie tout en apprenant à me faire passer d'abord. Je suis la personne la plus importante dans ma vie. Tu es la personne la plus importante dans la tienne. Point.
Ça ne veut pas dire être égoïste. Ça veut juste dire qu'avant de prendre soin des autres, il faut que j'apprenne à prendre soin de moi. Attention, pas de mes désirs et de mes envies, mais de mon moi profond, de ce qui est juste et bon, de ce qui me nourrit.
Et ça, ça passe par apprendre à dire "non", à apprendre à décevoir, à apprendre à ne pas toujours faire ce que les gens attendent de moi.

Mantra et intention de cette semaine (venant de ma formation, merci Geneviève):
Je suis la personne la plus importante dans ma vie.




vendredi 14 août 2015

Comment je créé mes espaces sacrés

Pour moi maintenir un espace sacré ça peut prendre plein de formes différentes et surtout on le fait déjà tous tous le jours. Oui, oui, même toi.
Ça peut être par la création d'un autel, mais aussi par faire le ménage chez soi ou juste en se créant une bulle quand il y a trop de monde dans le bus. Du coup, le sujet est très très vaste et je ne prétends pas écrire un post exhaustif.
Mais comme la question est revenue plusieurs fois et que le sujet intéresse plein d'entre toi, je vais t'expliquer tout simplement comment je créé mes autels de pratique, de méditation, de cérémonies.
Note qu'il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises façons de faire tout ça. Les traditions chamaniques et spirituelles ont chacune leurs cérémoniels et leurs traditions: à toi d’adopter celle qui te parle le plus ou de créer la tienne. Ici, juste une base pour débuter :)


- Pourquoi créer un autel?
Plein de raisons. Moi je le fais systématiquement lorsque je m'installe pour une pratique (ça n'a pas forcément besoin d'être un autel très élaboré), du yoga , de la méditation. C'est très important dans mon processus lorsque je médite pour quelqu’un ou quelque chose d'extérieur ou que je fais une cérémonie chamanique

- Quoi mettre sur un autel?
Des choses significatives. Ou belles. Ou belles ET significatives. Je dirais que cela dépend de l'autel, du temps que l'on a pour le faire, du temps de pratique que l'on va avoir. Et aussi si l'autel est là en permanence ou si, comme moi, tu vis dans un micro-condo et que t'es obligé de le faire et le défaire tous les jours (aussi valable si t'as un chat. You know what I mean). Les moins: c'est pas pratique. Les plus: t'as un autel personnalisé tous les jours :)
Je mets toujours une base, quelque chose en dessous: soit je le sur-élève, soit je mets un joli tissu, pour délimiter l'espace et montrer que c'est particulier.
Puis, une bougie sécuritaire (en faisant ultra-attention à pas oublier toute seule la bougie allumée hein #BeenThere).
Je mets souvent une pièce maitresse, sous forme de représentation d'une divinité qui me parle ce jour-là: Ganesh, Hanuman souvent. Ou un Bouddha. Ou une icône. Ou une photo d'un maitre spirituel (Amma <3). Mais ce n'est pas obligatoire, on est d'accord.
Ensuite, j'essaye d'avoir une chose de chacun des 5 éléments et j'ai souvent soit une plante, soit des feuilles de thé.
Et toujours des cristaux pour moi.
Ensuite, ça dépend. Mon bol tibétains, mon tambour, mon mala, ce qui va servir à ma pratique.
Des cartes d'oracle, des mots inspirants écrit sur un joli papier, des statues, des dessins, des géométries sacrées, des huiles essentielles, de l'encens, de la sauge, des plumes. J'y vais avec l'intention et l'inspiration du jour.
Souvent je mets une musique que j'aime ou qui est appropriée pour la journée en fond.
Ça peut vraiment être tout.


- Comment l'"activer"?
Je m’assois devant, je ferme les yeux, je respire en présence. J'allume ma bougie avec l'intention de sceller l'espace.
Puis pareil, les possibilités sont infinies. Des fois, je fais sonner mon bol tibétain, ou mon tambour. D'autres, je chante des chants améridiens qui m'ont été transmis (par qui de droit). Ou des mantras. Lorsque je me prépare pour du chamanisme, j'appelle les directions (mais c'est une autre histoire).

- Le tapis de yoga: mon espace sacré à moi
J''ai déjà insisté ici sur le fait que je ne supportais pas lorsque quelqu'un que je ne connais pas marche sur mon tapis de yoga. J'avoue qu'avec ma formation de prof et des tapis de yoga partout par terre, je me suis assouplie sur ce point :) Que ma Tribe marche sur mon tapis, avec leurs pieds pleins de doigts de pieds, ne m'embête plus du tout et il m'est aussi arrivé de marcher sur les tapis des autres. Ouaip. Mais j'ai aussi remarqué que plus on avançait dans la formation, plus on faisait attention à ne pas trop marcher sur les tapis des autres. Comme si la compréhension du yoga amenait la compréhension de l'espace.
Bref, pour moi, un tapis de yoga devient un espace sacré lors d'une pratique. Et lorsque je ne suis pas chez moi, sur mon tapis de yoga il y a souvent un ou plusieurs cristaux. Et/ou mon mala  ou des bracelets. J'enlève tout ça avant la pratique et les pose sur un coin de mon tapis avec intention. ma manière à moi de sceller mon espace sans pouvoir faire tout un gros cérémoniel.


- Comment défaire un autel?
Pas n'importe comment. Je ne démonte jamais un autel n'importe comment.
RE-MER-CIER. 
Le Guru (whatever that means pour toi), les autres gens autour et aussi soi-même, pour avoir pris ce temps pour soi. Si tu as mis une ou plusieurs divinités sur ton autel, remercie-les. Je prends toujours un temps d'arrêt en imaginant fermer cet espace. Des fois une prosternation. ou les mains en prière au coeur.
Puis je prends une photo pour la mettre sur Instagram. Puis j'éteins la bougie avec intention (j'insiste bien sur cette bougie, j'ai déjà eu des frayeurs impliquant re-traverser la ville en bus juste pour rentrer l'éteindre, la boule au ventre). Ensuite, avec conscience je range les différents éléments de l'autel (si je n'ai pas le temps de bien le faire, je le fais plus tard, mais jamais à la va-vite).


Alors ça à l'air complexe comme ça, mais créer un espace sacré n'a pas besoin d'être long. Même lorsque j'ai juste le temps de mettre une bougie et un cristal à la tête de mon tapis, je sais que pour moi ça fait toute la différence du monde entre faire de la gym ou entrer en yoga.
Chacun ses rituels :)

Et toi, ami lecteur, tu en fais des autels pour tes pratiques?

lundi 10 août 2015

Formation Nai'a : Module 3

AKA le dernier module en heures de présence. Ou le dernier module avant le module personnel.

Alors j'ai laissé le blog deux semaines sans post, mais je devais intégrer tout ça. Je n'ai pas fait de grosse pratique d'asanas pendant les 12 jours de pause entre les module parce que j'en avais besoin.
La reprise des cours a été difficile pour moi. Comme si je n'avais plus envie de finir tout ça. Mais avec le temps, j'ai appris à laisser aller ce sentiment. Trust the process.
Et tout était parfait :)

Pratique en extérieur, en bord de fleuve

Dernier module: les deux derniers chakras, le dernier élément, l'éther.
Une fin de semaine riche, où on s'est concentré sur le 3eme oeil et où on a fini tout ce qu'on n'a pas eu le temps de finir.
On a vu majoritairement les inversions, les postures sur les mains qui sont ultra challenging pour l'équilibre, les muscles et les peurs.
Puis les postures sur la tête et surtout la préparations de ces posture et comment les enseigner de manière sécuritaires. Ou ne pas les enseigner du tout. Avec les cours d'anatomie qu'on a eu, je me rends compte à quel point les postures sur la tête sont "dangereuses" en yoga, lorsqu'elles sont mal alignées et lorsque l'on n'a pas la morphologie pour. Et de l'inconscience de certains profs qui enseignent ces postures dans des cours "débutants" à 20 élèves ou avec des élèves qu'ils ne connaissent pas (been there). J'ai également compris pourquoi ma kiné m'a toujours dit qu'avec mon cou long et fin, il ne fallait plus que j'en fasse pour le moment et probablement jamais en fait.


On a aussi fait un truc vraiment cool. On a fait une pratique où on a chacune enseigné 10 minutes et c'était VRAIMENT cool. Genre vraiment. On a toute été à la hauteur de la tâche et ce flow était juste merveilleux, avec les couleurs de chacune dedans. AMOUR.
Ça a été une expérience bizarre pour moi. On a chacune eu une section d'un flow a enseigner et la seule chose que l'on connaissait c'était la posture mère. Pendant les 2 semaines qu'on a eu pour préparer notre séquence, j'étais morte de trouille. À tel point que je ne l'ai que peu préparer. Parce que si je ne le prépare pas, ça n'arrivera pas, right? ALICE LA LOGIQUE!
Donc j'arrive le matin de la pratique, avec ma séquence prête (quand même), mais à peine révisée. Je tremble sur mon tapis, littéralement. Puis pendant l'invocation de départ, quelque chose se passe en moi: un ancrage incroyable sur mon tapis. Une énergie qui vient du haut et qui me dépose là, maintenant, dans le présent. Comme si j'étais exactement là où je devais être à cet instant et que non seulement tout allait bien se passer, mais que je savais ce que j'avais à dire et à faire. Et j'ai commencé à parler, à guider, à ajuster. C'est venu naturellement, sans révision, sans me forcer. Est ce que c'était parfait? HELL NO! C'est genre ma 4ème pratique de 10 minutes d'enseignement du yoga à vie, come on! Mais j'ai eu de bons commentaires et j'ai été surprise par le fait que ce soit venu tellement naturellement.
Et puis l'amour et la compassion de mon cercle de collègue de cohorte qui était physiquement palpable, ont grandement facilité les choses.
En ce dernier jour de formation et pour la première fois depuis le début, j'ai eu la sensation que j'étais à ma place. Que je n'étais pas une imposteur. Que transmettre le yoga est quelque chose que je vais pouvoir faire à terme. Et bien.
(god, que c'est difficile d'écrire ça ;) )

To be continued....

lundi 27 juillet 2015

Formation Nai'a : l'air.

AKA, les chakras coeur et gorge, ou la fin du second module.

C'est tellement le fun de commencer à être à l'aise avec tout ces concepts qui restaient extrêmement théoriques dans le module 1, mais qui commencent doucement à s'intégrer dans mon corps. Du coup, je sors de mon mental pour rentrer dans mon ressenti de plus en plus et faire réellement du Yoga.
Et puis moi qui suis une cérébrale, c'est aussi extrêmement intéressant de comprendre ce que je vivais en prenant des cours de Vinyasa Flow avec des profs Nai'a depuis un petit bout de temps. Retrouver des patterns. Comprendre pourquoi on faisait des choses dans un certain ordre. Étudier les transitions.


Puis on a fait des pratiques d'enseignement. Ou, comme j'aime à les appeler, les roller-coasters émotionnels. Parce qu'en genre 3 jours je suis passée du désespoir le plus total à coup de "mais mon Dieu, je n'arriverai JAMAIS à diriger un Vinyasa Flow avec de vrais gens" à, après 2 pratiques, "finalement, C'est pas SI pire que ça", même si il y a de la job et que souvent au lieu de dire "pied" je dis "main". Ce qui n'est pas ultra pratique pour la personne en face, on est d'accord.
Spoiler alert: si tu te lances dans une formation de professeur de Flow: c'est MEGA difficile à enseigner. Sérieux. Je ne rentre pas dans les détails, mais la prochaine fois que tu apprécies un cours de flow d'un de tes profs, va lui donner un gros hug à la fin, il a travaillé vraiment dur pour arriver à ce résultat. Un flow c'est toujours en mouvement, c'est plein de transitions et il faut faire super gaffe à ce que tu dis et comment tu le dis pour ne pas "péter la bulle" de tes élèves. Tout un art. Et un entrainement. Et surtout cela demande, si pas une pratique complète, au moins une compréhension parfaite des postures enseignées. D'où mon réel besoin de faire à présent un GROS travail d'intégration ; si j'enseigne un jour, je ne veux pas "juste" être prof de yoga qui a fait son 200h emballé-c'est pesé. Je veux être une BONNE prof de yoga, qui sait réellement de quoi elle parle, qui vit ce qu'elle enseigne et qui donne des cours qui font une différence dans la vie des gens, de façon sécuritaire.
Bref, y'a encore beaucoup de travail, mais je sens que ça s'en vient doucement et que ce n'est pas SI inatteignable que ça!
Chakra du coeur et de la gorge en même temps dans cette fin de semaine: je m'aime, j'ai confiance en moi et je trouve ma voix/voie. :)

Previously on : c'est pas ultra le fun de prendre une formation de prof de yoga avec des blessures, on avait la tendinite à l’ischion, la tendinite à l'épaule, puis le genou maudit. J’introduis à présent l'orteil cassé. Contre une chaise. Lors d'une pause. Pendant la formation. VDM. Et ça fait drôlement mal, un orteil probablement cassé en fait. Puis on peut pas faire grand chose (surtout au Québec).
Mais mon épaule va mieux, et comme il faut bien que je continue de pratiquer malgré mes handicaps, à force d'essais-erreurs, j'arrive de plus en plus à faire la différence entre écouter mes peurs, écouter mon égo et m'écouter réellement. Bel apprentissage (un peu douloureux cependant).


Tout ça pour dire qu'on s'en vient vers la fin de la formation. Très bientôt, on aura notre dernier gros week-end de cours et je n'en reviens pas. Il me semble qu'il me reste tellement de choses à apprendre, il me semble que bien qu'on ai reçu une base incroyablement solide pour "juste" 200h de présence, plus on en fait, moins j'en sais. Parceque le Yoga c'est énorme. Parceque le yoga c'est sans fin. Parcequ'à chaque fois que Geneviève nous parle d'une chose, j'ai envie de creuser, d'en savoir plus, de lire, de comprendre. Je comprenais moyennement avant lorsqu'on parlait de "formation continue" pour la Yoga. Maintenant je le vis: l'apprentissage du Yoga ne fini jamais, je sais que pour le reste de mes jours j'apprendrai. Que ce soit en formation, en stage, en cours, en pratique personnelle, c'est un apprentissage constant et on a toujours quelque chose à apprendre d'une pratique ou d'une personne en face de nous.

Puis ça y est, ma Tribe me manque réellement lorsque l'on n'est pas ensemble. Ces personnes merveilleuses que je ne connaissais pas encore il y a 1 mois (pile) de ça. Elles font à présent partie de moi, et je sais que quoiqu'il arrivent elles resteront dans mon coeur à chaque fois que je vivrai mon Yoga.

Love you, Tribe, YÉ! <3



PS:
on a le privilège de faire notre formation au Monastère de Augustines, merveilleux hôtel bien être dans un bâtiment historique tout juste restauré (il a ouvert cette semaine!) au coeur du vieux Québec avec plein de belles chose bien-être qui s'y passe et des chambres à prix tout doux. Une belle adresse pour les visiteurs! (Page Facebook)


lundi 20 juillet 2015

Formation Nai'a: le Feu

Ça y est, je suis aux 2/3 des heures de présence de ma formation (tous les articles ici).
Je parle ici d'heures de présence car le module personnel que l'on doit faire après, seul face à nous même, est vraiment la grosse partie du travail et ma formation en sera pas terminée avant de l'avoir fini (note: on a 18 mois pour le faire et je pense que ce ne sera pas de trop ;) ). Mais c'est une partie tellement importante pour définir quel est notre Yoga, quelle est notre voie. J'ai tellement hâte de commencer!

Bref, revenons-en à nos moutons. Ou plutôt à notre feu.
Gros travail sur le 3ème chakra (celui du plexus) et l'élément feu. Sans surprise, la Pitta non assumée que je suis #ShitAyurvedaPeopleSays a trouvé ça bien bien difficile.


Dans la Tribe, il y a plein de gens qui ont vécu ce feu comme un moment d'euphorie totale, de création intense, un module pour se réveiller et se révéler.
Chacun fait son chemin différemment. Chacun travaille ses chakras différemment :)

Ça a été une partie extrêmement exigeante physiquement mais aussi mentalement et émotionnellement pour moi. Je me répète encore, je me suis engagée dans cette aventure avec des grosses blessures et je ne les ai que moyennement écoutées en fait. J'ai fait vaguement attention, mais j'ai toujours refusé de rester sur mon tapis à observer et la vérité c'est que je suis en douleur depuis le début de la formation. Puis j'ai travaillé complètement en asymétrique: ce que je ne pouvais pas faire avec mon bras gauche, je le faisais deux fois plus avec mon bras droit, par exemple. Ce qui est extrêmement idiot. Tu me vois venir?
Mon corps: "ah bon, malgré tout ce que je te dis tous les jours, tu m'écoutes toujours pas? Bah tiens, tu te rappelles ton genou pété il y a 10 ans? non? Bah là, souviens-toi."
J'ai donc réveillé une très vieille blessure à un genou. Que je n'ai pas écouté non plus.
J'ai fini par brailler de frustration sur mon tapis, parce que qu'avec une épaule, une cuisse et un genou kaput, bah je ne faisais plus grand chose de constructif.
Puis j'ai laissé aller.
Du plus profond de mon être. J'ai laissé allé mon ÉNORME égo, mes jugements sur moi-même. Et les jugements que j'imaginais dans le regard de ma Tribe.
Et tout à coup, la dernière après-midi de travail, quelque chose s'est débloqué. Non, mes blessures ne vont pas miraculeusement mieux, mais moi oui. J'ai commencé a voir ce que je faisais BIEN. Les postures que je peux faire ont plutôt un bel alignement. J'ai de la facilité à rentrer à l'intérieur de moi, à méditer, à intégrer. Je suis pas pire pour voir ce qui ne va pas dans les postures des gens (et avec un peu d'entrainement, je devrais gérer grave les ajustements). Puis je sais écouter et je ressens les gens. Et j'aime prendre soin d'eux.
Tout ça, c'est pas si pire et c'est tellement du Yoga :)


Et là, tu te demandes "mais et sa prof, elle l'a laissé vivre tout ça sans rien dire?". Oui. C'est pile ce qu'elle a fait. Enfin non, pas sans rien dire, mais elle m'a laissé vivre tout ça. Parce que Geneviève me connait. Parce que si elle m'avait "ordonné" de rester sur mon tapis à observer, je lui en aurais voulu. J'aurais vécu la même frustration, mais je l'aurais dirigé contre elle et je n'aurais pas fait tout ce chemin avec moi-même. Décider d'écouter réellement mon corps et de m'arrêter ne peux venir que de moi. C'est ça le Yoga. Cette leçon est extrêmement précieuse et je lui suis reconnaissante de m'avoir laissé la vivre.
(attention: elle m'a rappelé à l'ordre plusieurs fois lorsque je dépassais les bornes. Leçon oui, mais sécuritaire avant tout. Puis elle nous rappelle presque tous les jours que "observer" est aussi puissant que "pratiquer").

Bref, le Feu a été un professeur extrêmement exigeant mais qui m'a beaucoup beaucoup appris sur moi-même.

Il ne faut pas croire, tout n'a pas été aussi "lourd" : on a aussi eu des parties extrêmement funs, avec un Kirtan avec Luna Sundari, un atelier de bols tibétains de mon ami Jimmy (qui m'a demandé de lui donner un coup de main pour faire sonner les bols pour la méditation finale, quelle expérience incroyable et quelle leçon d'humilité!) et plein d'autres ateliers funs.
Vraiment, cette formation est ardue mais tellement riche et transformatrice. Je suis exactement là où je dois être.

Allez, quelques jours de repos, puis on travaille le coeur! J'ai hâte <3

lundi 13 juillet 2015

Méditation pour des relations saines

Depuis la fin de la première partie de ma formation de prof, je suis ultra sensible à tout ce que les gens autour de moi "envoient" Appelez ça de l'empathie, de la connexion, de l'intuition, whatever, mais c'est pas forcément drôle tous les jours, surtout lorsque l'on a un gros travail d'intégration personnel à faire.


D'une manière générale, on a tous dans notre entourage quelqu'un qui à un moment ou un autre nous "demande" beaucoup. Vous savez, lorsque vous discutez avec quelqu'un et qu'à la fin vous vous sentez "vidé"? Un bonne amie à moi appelle ça des "vampires affectifs". Attention, ce n'est pas aussi péjoratif que cela semble, on l'est tous à un moment ou l'autre de notre vie et c'est qu'on en a besoin à un temps T. Mais pour la personne en face ça peut être extrêmement drainant et épuisant si elle ne se protège pas adéquatement.
Je vous propose donc une méditation que j'aime bien faire les moments où je me sens vulnérable, pour "nettoyer" mes liens avec les autres.
  • S'asseoir confortablement, dos droit (ou allongé, on n'est pas comme ça) et prendre quelques respirations profondes pour calmer le mental.
  • Imaginer une lumière verte brillante au niveau de son chakra du coeur (qui se situe au niveau du coeur au milieu du corps)
  • Voir cette lumière irradier de cet endroit, non pas en se vidant mais en devenant de plus en plus forte.
  • Visualiser maintenant les liens que vous avez avec les personnes que vous aimez, sous forme de faisceau de lumière verte, bienveillante et douce, entre votre chakra du coeur et le leur.
  • Observer que ces liens ne sont pas tous identiques selon la personne: certains sont très fins, peu brillants, d'autres plus puissants, certains sont équilibrés, d'autres semblent aller seulement dans un sens.
  • Lorsque vous visualisez un lien problématique avec une personne, imaginez que vous le nettoyez; soit vous le renforcez, soit que vous le calmez. Si il est en sens unique et vous pompe de l'énergie, imaginez que vous le coupez avec ce que vous voulez (vos mains, un couteau, peu importe) et visualisez que vous le restaurez ensuite sous forme de lien sain et équilibré.
  • Une fois que vous avez travaillé sur tout les liens qu'il y a à travailler, prenez quelques respirations conscientes et observez comment vous vous sentez.
  • Sortez tranquillement de votre état méditatif.
Souvent, après avoir fait cette visualisation, je sens mes relations avec les autres apaisées, et je me sens plus en paix. Et observez aussi si certaines de ces personnes vous contactent dans les jours qui suivent :) Ça arrive!

Si tu l'essayes ou que tu as d'autres trucs pour apaiser ton chakra du coeur, dis moi!

lundi 6 juillet 2015

Formation Nai'a : la fin du Module 1

Voilà, je suis au bout du premier module de ma formation de prof yoga. Le module "de base" qui pose les fondements de tout (et qui est donc centré sur les deux premiers chakra. C'est bien fait tout ça ;)).

Beaucoup de beaux flows du matin, des ateliers passionnants (avec Geneviève ou des intervenants vraiment cools et compétant)) sur les yoga sutras, l'anatomie, l'histoire des asanas, l'énergétique des postures, les enchainements, les mantras, construire un flow, la respiration transformatrice.... Et aussi un groupe, une Tribe parfaite, qui comme toujours est PILE ce dont j'ai besoin. Depuis que je fais des trucs granos, je suis toujours admirative de comment je partage toujours ça avec les gens avec lesquels j'ai besoin de partager ça.
Tout est effing parfait.

Le Yoga et Moi sur Intsagram : @alicemini_om.

C'est toute une aventure tout ça quand même.
Je suis épuisée, réellement. Physiquement un peu, mais pas que. Bon, ok, bien sur que c'est difficile un gros flow de 1h30-2h30 tous les jours, surtout que j'étais à l'arrêt des asanas depuis 3 mois. Mais . La fatigue est surtout mentale: des TONNES de choses à assimiler et à intégrer et des journées riches en émotions, en remises en question, en fou-rires, en larmes et en moments d'harmonie parfaites. Et pas de journée de pause pendant 10 jours pour souffler et juste intégrer. Même ayant une pratique personnelle quotidienne-ish déjà bien ancrée, je trouve ça difficile. Comme on dit icitte: ça brasse.  Mais ça brasse dans le bon sens et c'est parfait. Le côté "immersion" m'oblige à sortir de ma zone de confort. J'apprends tous les jours des nouvelles choses passionnantes sur le Yoga, sur la vie et sur moi aussi.

Je suis bien contente de m'être engagée là dedans après avoir fait tout ce travail sur moi ces derniers temps: j'ai l'impression que ça m'apporte une compréhension de plein de choses que je n'aurais pas ressenti pareil il y a 2 ans de ça.
J'ai réalisé qu'une des choses sur laquelle je dois encore beaucoup travailler c'est les jugements. Moi qui pensais avoir fait le plus gros du chemin, je me rends compte que ça va mieux, mais je n'y suis pas encore tout à fait.
Durant ce module je me suis énormément jugée: mes blessures m'ont enseignées à quel point j'ai encore peu de compassion pour moi-même, et ça c'est plate. J'ai réussi à m'écouter, à ne pas -trop- forcer et à ne pas empirer mes blessures, ce qui est déjà pas mal pour moi. Mais j'aurais vraiment aimé être capable de le faire sans cette petite voix dans ma tête qui me disait souvent "han tu peux pas faire ça, t'es trop une faible". Chaque chose en son temps, j'imagine.
Puis, beaucoup de choses m'ont renvoyé au fait que je juge les gens qui ne font pas du yoga tel que MOI je le définis. Je les juge même fort. Pas dans la Tribe, la Tribe est exempt de jugement (pour de vrai). Mais j'ai souvent repensé à des yogis qui ont croisé mon chemin ces dernières années et que j'ai jugé de toute mon arrogance avec un regard qui se voulait compatissant mais qui, au final, n'était pas du tout Yoga.
Et je suis extrêmement contente d'avoir réalisé tout ça, parce que maintenant, je vais pouvoir travailler dessus au lieu de blâmer les autres :)


Le Yoga n'appartient à personne. Le Yoga ne se juge pas. Le Yoga est en tout le monde. le Yoga EST tout le monde. Et le Yoga enseigné par cette prof que je déteste est tout aussi valide que le Yoga enseigné par cette prof que j'adore.
C'est ma nouvelle vérité, un pas de plus vers Satya ;)
#ShitYogaTeacherToBeSays

Bon allez, j'ai hâte, toute ma Tribe me manque
C'est quand, déjà le Module 2?

(spoiler alert: soon)