lundi 17 août 2015

Formation Nai'a: apprendre à dire NON

Lors du tout dernier jour de ma formation de prof, j'ai du apprendre à dire non.
Moi, la fille qui a toujours eu ce complexe de "le bien-être des gens autour de moi est plus important que le mien".  J'ai dit non à quelqu'un. Que j'aurais pu rendre heureuse en disant oui.

Sans rentrer dans les détails, le dernier exercice de communication consciente qu'on a fait lors de la formation impliquait choisir un objet parmi plein d'autres au centre d'un cercle. Puis accepter ou non de l'échanger avec quelqu'un qui voulait le même que toi si ça arrivait.
Quand est venu mon moment de prendre un objet je n'ai eu aucun doute. Il était là, au centre du cercle, je ne voyais que lui, pas les autres. Lorsque je l'ai pris dans mes mains, elles se sont mises à vibrer et j'ai eu les larmes aux yeux. C'était le bon, c'était le mien. Pas le moindre doute, il était à moi.
Puis est venu le moment que je redoutais, le moment que je savais depuis le début de l'exercice allait arriver. Allait m'arriver. Parce que j'en avais besoin.
Une de mes amies de Tribe a voulu mon objet. Elle a fait un argumentaire super poignant et convaincant. Elle a pleuré (aucun jugement ici, on est bien d'accord, cette journée là on a toutes pleuré nos mamans, c'était le dernier jour). Je l'aime, je les aime toutes. J'ai failli dire "oui, mais bien sur, prends le, je vais en prendre un autre, je ne veux pas te priver". Et puis j'ai respiré. Et puis j'ai regardé dans mon coeur. et puis j'ai dit "non, je le garde, désolée" (la voix tremblante et l'oeil humide).
Je me suis immédiatement sentie comme la personne la plus horrible de la planète. J'ai presque dit "mais non, je rigole, bien sur que je te le donne", mais une espèce de paix intérieure est arrivée de nul part. Non. Tu sais que c'est le bon choix, le choix de ton coeur. Le fait que cet objet est à toi, et à personne d'autre et que cette fois, rien que cette fois, c'est toi qui passe en premier.



Pourquoi ça m'est tellement difficile de dire non? Pourquoi même là, sur une chose aussi petite qu'un objet je continue à y penser et à me dire que "franchement, t'aurais pu lui donner quand même, c'est pas très cool". Pourquoi me faire passer avant les autres provoque de la culpabilité alors que franchement, je ne suis pas certaine que mon amie aille mal à cause de ça, m'en veuille vraiment ou me juge pour ça?
Pourquoi est ce que pour moi, Ahimsa (la non-violence, le premier des Yamas, préceptes yogiques qui déterminent nos relations avec les autres) est si facile à appliquer envers les autres et pas envers moi-même?
Et je me suis rendue compte que cet exercice n'était pas un exercice. C'était un aspect de ma vie que j'avais à travailler, fort. Garder ma compassion, mon empathie tout en apprenant à me faire passer d'abord. Je suis la personne la plus importante dans ma vie. Tu es la personne la plus importante dans la tienne. Point.
Ça ne veut pas dire être égoïste. Ça veut juste dire qu'avant de prendre soin des autres, il faut que j'apprenne à prendre soin de moi. Attention, pas de mes désirs et de mes envies, mais de mon moi profond, de ce qui est juste et bon, de ce qui me nourrit.
Et ça, ça passe par apprendre à dire "non", à apprendre à décevoir, à apprendre à ne pas toujours faire ce que les gens attendent de moi.

Mantra et intention de cette semaine (venant de ma formation, merci Geneviève):
Je suis la personne la plus importante dans ma vie.




4 commentaires:

  1. Ça, ça résonne fort chez moi. J'ai toujours fait passer les autres en premier, je me suis toujours sacrifiée pour que les autres soient satisfaits. Ça me vient fort probablement de mon éducation, parce que mes parents sont pareils.
    Là, j'en suis à un point où j'ai des signaux qui me disent que, si je continue, je vais me ramasser droit dans le mur.
    J'ai beaucoup de travail à faire sur moi à ce sujet, donc merci de ton billet. Je pense que je vais me faire un petit bricolage avec ton mantra de la semaine, et je vais me l'afficher bien en évidence. :)

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    1. Les mantras, ça fonctionne vraiment! Et je sais que ce n'est pas facile de déconstruire des choses ancrées, mais c'est faisable. Courage!

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  2. J'ai vraiment du mal pas à dire non, mais à faire passer mes besoins et envie en premier. J'aime bien m'occuper des autres et du coup, des fois, je suis frustrée parce que j'ai l'impression qu'on ne me rend pas la pareil (même si à la base, j'attends pas clairement quelque chose en retour). Un jour, je me suis rendue compte qu'en fait, si je ne disais pas ce que je voulais, ben personne n'allait deviner et devancer mes besoins.

    Dire "non" c'est pas facile non plus, mais je suis meilleure à ce jeu là, en maniant l'humour. Maintenant, si la personne n'est pas réceptive et insiste... ouais, j'ai du mal.

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    1. OUI, pareil que toi.
      En faire plein pour les autres, être frustrée parce que les autres n'en font pas plein pour moi. Me rendre compte que j'attends des trucs des autres finalement et ne pas exprimer mes besoins. Drama Queen crisis en perspective.
      Mais le truc magique, c'est que quand tu commences à les exprimer tes besoins, bah les gens qui t'aiment y répondent. Fort. Essaye! ;)

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Un commentaire choupi, et une petite signature, histoire de savoir qui me parle. Merci :)