lundi 31 août 2015

"Mais concrètement ça a changé quoi pour toi, le Yoga?"

Vendredi midi.
Fin d'une semaine de 16h de travail par jour. Deadlines impossibles. Tête qui explose.
Aucun yoga depuis 2 semaines. Pour intégrer la formation. Parce que j'ai pas le temps. Whatever excuses bidons j'ai inventées.

13h.
Au bureau. Je me mets à crier sur mon ordi. Littéralement. Pour rien.
Je m'arrête, ferme les yeux, respire.
"T'as besoin de quoi là, maintenant, tout de suite pour aller mieux?"
Du Yoga. Vite.

Sans y réfléchir, j'envoie un mail à mon chef "I'm out, see you on monday". Je ferme mon ordi alors que j'ai what-mille choses à faire et pas le temps de les faire. Alors que j'ai pas le temps de voir mes amis, pas le temps de voir mon amoureux, pas le temps.

Je rentre chez moi, enfile des leggings, attrape un tapis et cours au parc à côté. La tête pleine de culpabilité et le coeur plein de certitude que c'est exactement ce qu'il faut que je fasse.
Je déroule mon tapis dans l'herbe. Je m'assois, mets "Devi Prayer" dans mes oreilles et ferme les yeux.
Et je pleure.
Pas parce que c'est triste, Devi Prayer, mais parce que je me retrouve après 15 jours à m'être complètement oublié.
C'est long, 15 jours sans se voir.
"Tu m'as manqué."
"Comment tu vas, pour de vrai, pas comme quand les gens te demandent comment ça va et que tu réponds automatiquement que ça va. Comment tu vas vraiment?"
"Bof, ça va moyen aujourd'hui"
"Parfait. C'est parfait, tu as le droit. Maintenant prends un peu soin de toi"


Puis j'ai fait 1h de méditation. Puis 1h d'asanas, qui ne ressemblaient à pas grand chose mais qui étaient ce dont j'avais besoin.
Puis tout allait mieux.


C'est ÇA que ça a changé le Yoga dans ma vie.
C'est le seul moment de ma journée où je me retrouve. C'est le seul moment de ma journée où je fais mon "check in" pour voir comment je vais vraiment. Pour laisser aller ce qui ne va pas, pour intégrer ce qui va.
Et juste pour être moi-même, sans mon égo, sans avoir à prétendre.

C'est cet outil incroyablement puissant qui fait que le stress prend moins le dessus. Qui fait que je fonctionne de manière optimale. Je ne dis pas que je passe mes journées sur un nuage, mais j'arrive beaucoup mieux à gérer lorsque je fais mon Yoga.
Et lorsque je ne prends pas ce temps là pendant 15 jours, bah je le paye, comme là.
Mais je le répète, mon yoga c'est pas forcément des heures d'asanas par jour. Ça peut être plein de choses.
À chacun de trouver le sien.
Je ne me souviens plus comment je faisais avant d'avoir le Yoga dans ma vie, mais ça devait être beaucoup moins facile.

Et pour toi, ça a changé quoi le Yoga?


lundi 24 août 2015

Formation Nai'a: La fin. Le début.

Un petit post bilan sur cette expérience. Sur mon été.


Un monastère baptisé.
Une voie (re)trouvée.
Plein de nouveaux amis. Pas forcément là où je les attendais.
Une nouvelle Tribe, encore plus grande. Pour la vie.
Une professeure qui est encore plus mon amie. Et une amie qui est ma meilleure professeure.
Des pouvoirs repris.
Des gens tripotés with no creepy hands.
Des HEURES de flow et de muscles qui shakent.
Des méditations.
Des voyages chamaniques.
Des malas qui ont été adoptés.
Des rires.
Des larmes.
Des larmes de rire.
De la frustration.
De la paix.
Une énergie infinie.
Des asanas pour lesquels je me suis découverte un amour fou. Et d'autres que je n'aime vraiment pas mais que je vais travailler fort.
Un orteil fracturé.
Une épaule qui va mieux.
De nouveaux outils pour soigner tout ça.
Des kilomètres de tape qui ressemblent à des tatouages.
Une force que je ne me connaissais pas.
Plein de smoothies de protéines.
De l'amour.
Du jugement.
De la compassion.
Ganesh. Lakshmi. Durga. Et les autres.
Des cartes.
Des chandelles.
Un gars et 15 filles.
Des espaces sacrés.
Des dizaines de postures étudiées avec des litres de (très bon) thé.
Un amoureux qui soutient.
Des pratiques les pieds dans l'herbe et la tête dans les nuages.
De l'intégration.
Plein de travail à venir.

Une nouvelle vie.

De l'amour.

<3


Tous les autres posts sur la formation, en cliquant ici :)
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Alors tous mes posts t'ont donné envie de te lancer, toi aussi dans l'aventure d'une vie?
Je te remets les liens vers ce fantastique programme que j'ai suivi avec Geneviève Laquerre et sa superbe Tribe à Nai'a Project (et plein plein d'autres aventure et de surprises à venir!)
Site web de Nai'a
Page Facebook
Instagram @naiaproject
Twitter @NAIAPROJECT

Et la vidéo de la formation de l'an dernier

NAI'A - Formation Yoga (Français)
Écoutez en HD! :)
Posted by NAI'A Project on lundi 3 novembre 2014

lundi 17 août 2015

Formation Nai'a: apprendre à dire NON

Lors du tout dernier jour de ma formation de prof, j'ai du apprendre à dire non.
Moi, la fille qui a toujours eu ce complexe de "le bien-être des gens autour de moi est plus important que le mien".  J'ai dit non à quelqu'un. Que j'aurais pu rendre heureuse en disant oui.

Sans rentrer dans les détails, le dernier exercice de communication consciente qu'on a fait lors de la formation impliquait choisir un objet parmi plein d'autres au centre d'un cercle. Puis accepter ou non de l'échanger avec quelqu'un qui voulait le même que toi si ça arrivait.
Quand est venu mon moment de prendre un objet je n'ai eu aucun doute. Il était là, au centre du cercle, je ne voyais que lui, pas les autres. Lorsque je l'ai pris dans mes mains, elles se sont mises à vibrer et j'ai eu les larmes aux yeux. C'était le bon, c'était le mien. Pas le moindre doute, il était à moi.
Puis est venu le moment que je redoutais, le moment que je savais depuis le début de l'exercice allait arriver. Allait m'arriver. Parce que j'en avais besoin.
Une de mes amies de Tribe a voulu mon objet. Elle a fait un argumentaire super poignant et convaincant. Elle a pleuré (aucun jugement ici, on est bien d'accord, cette journée là on a toutes pleuré nos mamans, c'était le dernier jour). Je l'aime, je les aime toutes. J'ai failli dire "oui, mais bien sur, prends le, je vais en prendre un autre, je ne veux pas te priver". Et puis j'ai respiré. Et puis j'ai regardé dans mon coeur. et puis j'ai dit "non, je le garde, désolée" (la voix tremblante et l'oeil humide).
Je me suis immédiatement sentie comme la personne la plus horrible de la planète. J'ai presque dit "mais non, je rigole, bien sur que je te le donne", mais une espèce de paix intérieure est arrivée de nul part. Non. Tu sais que c'est le bon choix, le choix de ton coeur. Le fait que cet objet est à toi, et à personne d'autre et que cette fois, rien que cette fois, c'est toi qui passe en premier.



Pourquoi ça m'est tellement difficile de dire non? Pourquoi même là, sur une chose aussi petite qu'un objet je continue à y penser et à me dire que "franchement, t'aurais pu lui donner quand même, c'est pas très cool". Pourquoi me faire passer avant les autres provoque de la culpabilité alors que franchement, je ne suis pas certaine que mon amie aille mal à cause de ça, m'en veuille vraiment ou me juge pour ça?
Pourquoi est ce que pour moi, Ahimsa (la non-violence, le premier des Yamas, préceptes yogiques qui déterminent nos relations avec les autres) est si facile à appliquer envers les autres et pas envers moi-même?
Et je me suis rendue compte que cet exercice n'était pas un exercice. C'était un aspect de ma vie que j'avais à travailler, fort. Garder ma compassion, mon empathie tout en apprenant à me faire passer d'abord. Je suis la personne la plus importante dans ma vie. Tu es la personne la plus importante dans la tienne. Point.
Ça ne veut pas dire être égoïste. Ça veut juste dire qu'avant de prendre soin des autres, il faut que j'apprenne à prendre soin de moi. Attention, pas de mes désirs et de mes envies, mais de mon moi profond, de ce qui est juste et bon, de ce qui me nourrit.
Et ça, ça passe par apprendre à dire "non", à apprendre à décevoir, à apprendre à ne pas toujours faire ce que les gens attendent de moi.

Mantra et intention de cette semaine (venant de ma formation, merci Geneviève):
Je suis la personne la plus importante dans ma vie.




vendredi 14 août 2015

Comment je créé mes espaces sacrés

Pour moi maintenir un espace sacré ça peut prendre plein de formes différentes et surtout on le fait déjà tous tous le jours. Oui, oui, même toi.
Ça peut être par la création d'un autel, mais aussi par faire le ménage chez soi ou juste en se créant une bulle quand il y a trop de monde dans le bus. Du coup, le sujet est très très vaste et je ne prétends pas écrire un post exhaustif.
Mais comme la question est revenue plusieurs fois et que le sujet intéresse plein d'entre toi, je vais t'expliquer tout simplement comment je créé mes autels de pratique, de méditation, de cérémonies.
Note qu'il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises façons de faire tout ça. Les traditions chamaniques et spirituelles ont chacune leurs cérémoniels et leurs traditions: à toi d’adopter celle qui te parle le plus ou de créer la tienne. Ici, juste une base pour débuter :)


- Pourquoi créer un autel?
Plein de raisons. Moi je le fais systématiquement lorsque je m'installe pour une pratique (ça n'a pas forcément besoin d'être un autel très élaboré), du yoga , de la méditation. C'est très important dans mon processus lorsque je médite pour quelqu’un ou quelque chose d'extérieur ou que je fais une cérémonie chamanique

- Quoi mettre sur un autel?
Des choses significatives. Ou belles. Ou belles ET significatives. Je dirais que cela dépend de l'autel, du temps que l'on a pour le faire, du temps de pratique que l'on va avoir. Et aussi si l'autel est là en permanence ou si, comme moi, tu vis dans un micro-condo et que t'es obligé de le faire et le défaire tous les jours (aussi valable si t'as un chat. You know what I mean). Les moins: c'est pas pratique. Les plus: t'as un autel personnalisé tous les jours :)
Je mets toujours une base, quelque chose en dessous: soit je le sur-élève, soit je mets un joli tissu, pour délimiter l'espace et montrer que c'est particulier.
Puis, une bougie sécuritaire (en faisant ultra-attention à pas oublier toute seule la bougie allumée hein #BeenThere).
Je mets souvent une pièce maitresse, sous forme de représentation d'une divinité qui me parle ce jour-là: Ganesh, Hanuman souvent. Ou un Bouddha. Ou une icône. Ou une photo d'un maitre spirituel (Amma <3). Mais ce n'est pas obligatoire, on est d'accord.
Ensuite, j'essaye d'avoir une chose de chacun des 5 éléments et j'ai souvent soit une plante, soit des feuilles de thé.
Et toujours des cristaux pour moi.
Ensuite, ça dépend. Mon bol tibétains, mon tambour, mon mala, ce qui va servir à ma pratique.
Des cartes d'oracle, des mots inspirants écrit sur un joli papier, des statues, des dessins, des géométries sacrées, des huiles essentielles, de l'encens, de la sauge, des plumes. J'y vais avec l'intention et l'inspiration du jour.
Souvent je mets une musique que j'aime ou qui est appropriée pour la journée en fond.
Ça peut vraiment être tout.


- Comment l'"activer"?
Je m’assois devant, je ferme les yeux, je respire en présence. J'allume ma bougie avec l'intention de sceller l'espace.
Puis pareil, les possibilités sont infinies. Des fois, je fais sonner mon bol tibétain, ou mon tambour. D'autres, je chante des chants améridiens qui m'ont été transmis (par qui de droit). Ou des mantras. Lorsque je me prépare pour du chamanisme, j'appelle les directions (mais c'est une autre histoire).

- Le tapis de yoga: mon espace sacré à moi
J''ai déjà insisté ici sur le fait que je ne supportais pas lorsque quelqu'un que je ne connais pas marche sur mon tapis de yoga. J'avoue qu'avec ma formation de prof et des tapis de yoga partout par terre, je me suis assouplie sur ce point :) Que ma Tribe marche sur mon tapis, avec leurs pieds pleins de doigts de pieds, ne m'embête plus du tout et il m'est aussi arrivé de marcher sur les tapis des autres. Ouaip. Mais j'ai aussi remarqué que plus on avançait dans la formation, plus on faisait attention à ne pas trop marcher sur les tapis des autres. Comme si la compréhension du yoga amenait la compréhension de l'espace.
Bref, pour moi, un tapis de yoga devient un espace sacré lors d'une pratique. Et lorsque je ne suis pas chez moi, sur mon tapis de yoga il y a souvent un ou plusieurs cristaux. Et/ou mon mala  ou des bracelets. J'enlève tout ça avant la pratique et les pose sur un coin de mon tapis avec intention. ma manière à moi de sceller mon espace sans pouvoir faire tout un gros cérémoniel.


- Comment défaire un autel?
Pas n'importe comment. Je ne démonte jamais un autel n'importe comment.
RE-MER-CIER. 
Le Guru (whatever that means pour toi), les autres gens autour et aussi soi-même, pour avoir pris ce temps pour soi. Si tu as mis une ou plusieurs divinités sur ton autel, remercie-les. Je prends toujours un temps d'arrêt en imaginant fermer cet espace. Des fois une prosternation. ou les mains en prière au coeur.
Puis je prends une photo pour la mettre sur Instagram. Puis j'éteins la bougie avec intention (j'insiste bien sur cette bougie, j'ai déjà eu des frayeurs impliquant re-traverser la ville en bus juste pour rentrer l'éteindre, la boule au ventre). Ensuite, avec conscience je range les différents éléments de l'autel (si je n'ai pas le temps de bien le faire, je le fais plus tard, mais jamais à la va-vite).


Alors ça à l'air complexe comme ça, mais créer un espace sacré n'a pas besoin d'être long. Même lorsque j'ai juste le temps de mettre une bougie et un cristal à la tête de mon tapis, je sais que pour moi ça fait toute la différence du monde entre faire de la gym ou entrer en yoga.
Chacun ses rituels :)

Et toi, ami lecteur, tu en fais des autels pour tes pratiques?

lundi 10 août 2015

Formation Nai'a : Module 3

AKA le dernier module en heures de présence. Ou le dernier module avant le module personnel.

Alors j'ai laissé le blog deux semaines sans post, mais je devais intégrer tout ça. Je n'ai pas fait de grosse pratique d'asanas pendant les 12 jours de pause entre les module parce que j'en avais besoin.
La reprise des cours a été difficile pour moi. Comme si je n'avais plus envie de finir tout ça. Mais avec le temps, j'ai appris à laisser aller ce sentiment. Trust the process.
Et tout était parfait :)

Pratique en extérieur, en bord de fleuve

Dernier module: les deux derniers chakras, le dernier élément, l'éther.
Une fin de semaine riche, où on s'est concentré sur le 3eme oeil et où on a fini tout ce qu'on n'a pas eu le temps de finir.
On a vu majoritairement les inversions, les postures sur les mains qui sont ultra challenging pour l'équilibre, les muscles et les peurs.
Puis les postures sur la tête et surtout la préparations de ces posture et comment les enseigner de manière sécuritaires. Ou ne pas les enseigner du tout. Avec les cours d'anatomie qu'on a eu, je me rends compte à quel point les postures sur la tête sont "dangereuses" en yoga, lorsqu'elles sont mal alignées et lorsque l'on n'a pas la morphologie pour. Et de l'inconscience de certains profs qui enseignent ces postures dans des cours "débutants" à 20 élèves ou avec des élèves qu'ils ne connaissent pas (been there). J'ai également compris pourquoi ma kiné m'a toujours dit qu'avec mon cou long et fin, il ne fallait plus que j'en fasse pour le moment et probablement jamais en fait.


On a aussi fait un truc vraiment cool. On a fait une pratique où on a chacune enseigné 10 minutes et c'était VRAIMENT cool. Genre vraiment. On a toute été à la hauteur de la tâche et ce flow était juste merveilleux, avec les couleurs de chacune dedans. AMOUR.
Ça a été une expérience bizarre pour moi. On a chacune eu une section d'un flow a enseigner et la seule chose que l'on connaissait c'était la posture mère. Pendant les 2 semaines qu'on a eu pour préparer notre séquence, j'étais morte de trouille. À tel point que je ne l'ai que peu préparer. Parce que si je ne le prépare pas, ça n'arrivera pas, right? ALICE LA LOGIQUE!
Donc j'arrive le matin de la pratique, avec ma séquence prête (quand même), mais à peine révisée. Je tremble sur mon tapis, littéralement. Puis pendant l'invocation de départ, quelque chose se passe en moi: un ancrage incroyable sur mon tapis. Une énergie qui vient du haut et qui me dépose là, maintenant, dans le présent. Comme si j'étais exactement là où je devais être à cet instant et que non seulement tout allait bien se passer, mais que je savais ce que j'avais à dire et à faire. Et j'ai commencé à parler, à guider, à ajuster. C'est venu naturellement, sans révision, sans me forcer. Est ce que c'était parfait? HELL NO! C'est genre ma 4ème pratique de 10 minutes d'enseignement du yoga à vie, come on! Mais j'ai eu de bons commentaires et j'ai été surprise par le fait que ce soit venu tellement naturellement.
Et puis l'amour et la compassion de mon cercle de collègue de cohorte qui était physiquement palpable, ont grandement facilité les choses.
En ce dernier jour de formation et pour la première fois depuis le début, j'ai eu la sensation que j'étais à ma place. Que je n'étais pas une imposteur. Que transmettre le yoga est quelque chose que je vais pouvoir faire à terme. Et bien.
(god, que c'est difficile d'écrire ça ;) )

To be continued....