lundi 20 juin 2016

Mon meilleur outil bien-être : Facebook

BOOM.
Oui. C'est étrange ce titre, hein?
Un réseau social, un outil bien être?

Si vous avez un peu suivi, bien que je n'en ai que peu parlé, j'ai passé plusieurs mois physiquement loin de chez moi à prendre soin de ma famille.
Être loin de ses repères, de son amoureux, de ses amis, de ses projets pendant 5 mois, en ayant eu exactement 7 jours de préavis c'est pas exactement super méga facile. Surtout que c'était pas pour une retraite de yoga à Bali, on s'entend.
Physiquement et psychologiquement, il y a l'épuisement, la lassitude, le manque d'ancrage. Le quotidien est chamboulé, il n'y a plus rien à quoi s'accrocher. Plus de moment pour prendre soin de moi, plus de moment pour être seule avec moi-même. Et plus de connexion réelle avec mes proches ici au Québec.

Et bah tu sais ce qui m'a permis de tenir le coup?
Facebook.
Ça a été non seulement le meilleur dispositif d’évitement au monde (tu sais, quand la réalité est juste trop à gérer et que ton cerveau à besoin d'un dérivatif le temps d'avoir la force de gérer le tout? Évitement), mais ça m'a permis de garder contact avec ma vie à moi, loin là bas.
J'ai pu écrire, beaucoup, certains ont dit trop, mais je m'en fiche. J'ai pu choisir aussi qui voyait tout ça, grâce aux paramètres de confidentialité.
J'ai reçu des dizaines de messages, publics ou privés de gens qui sont, grâce à tout ça, passés de connaissances à amis. De gens qui m'ont dit que je leur manquais, de gens qui ont maintenu mon espace et gardé ma place sans que je n'ai à demander. Des gens qui ont pris soin de moi. Et qui ont été là "en vrai" à mon retour.


J'ai pu aussi donner de mes nouvelles lorsque je n'avais pas l'envie ou la force d'écrire 8000 messages perso. Une photo, un mot, pour dire que tout va bien ou que non, ça va pas trop, et les réponses de mes amis qui comprenaient que leur présence virtuelle à défaut d'être physique était indispensable.
Une solidarité, un appui, un amour incroyable. Qui aurait été plus difficile à maintenir sans Facebook.

Alors en cette époque où faire une "détox des réseaux sociaux" est la nouvelle mode, moi je dis prout. Rendez vos réseaux sociaux bienveillants, remplissez-les de gens que vous aimez et qui vous aiment, choisissez votre réseau, faites en sorte d'y trouver ce dont vous avez besoin. Avec les paramètres de confidentialité toujours plus pointus, vous n'avez aucune excuse pour voir des choses que vous ne voulez pas voir ou partager avec des gens avec qui vous ne voulez pas partager. C'est tellement simple.
Pour moi, les gens qui disent que Facebook empêchent de vivre la "vraie vie" ne savent juste pas s'en servir.
Parce que sans mon Facebook (et les gens fantastiques qui le peuplent), moi, je n'aurais pas tenu le coup. Vraiment.

Et vous, vous avez une belle histoire de réseau social à partager?


vendredi 10 juin 2016

Guider mes premiers cours de Yoga

***DISCLAIMER
Professeure de Yoga.
Voilà. J'"enseigne" le Yoga. Je suis donc, logiquement "professeure".
Sauf que, come on, who am I kidding, qui peut réellement prétendre "enseigner" le yoga? L'enseignement requiert une maitrise d'un sujet. La personne qui prétend maîtriser le Yoga n'a rien compris au Yoga.
Le Yoga ne se maîtrise pas, le Yoga se vit. Le Yoga n'est pas quelque chose que l'on apprend, mais quelque chose que l'on transforme. Et nos connaissances en Yoga ne peuvent pas être figées, elles évoluent avec nous.
Je ne considère pas que j'enseigne, je considère que je "transmets" ce que j'ai compris du Yoga à un temps T, ce qui, je l'espère, amène les gens à trouver leur Yoga à eux. À comprendre quelle est leur voie. Et que leur voie est différente de la mienne Je n'ai rien à enseigner à personne.
Transmitteuse? Facilitatrice? Élève éclairée? Il n'y a pas vraiment de mot en fait. On va donc continuer à utiliser "professeure de Yoga" mais je suis pas vendue au concept ;)


Ça brasse, comme on dit au Québec. Ça brasse fort, ces premiers cours de Yoga.
Ça me ramène vraiment à l'égo. Ça me ramène à la personne que je n'ai pas envie d'être mais que je suis un peu. Je ne me suis jamais sentie aussi vulnérable que devant une salle d'inconnus en leggings. Toute nue. Sans rien pour me cacher.
L'égo est là, comme l'envie de plaire. L'envie que les gens t'aiment, qu'ils se disent "MY GOD, c'est la MEILLEURE prof de Yoga que j'ai eu". Sauf que non, le Yoga ça ne fonctionne vraiment pas comme ça.
Plusieurs fois, je me suis retrouvée face à un dilemme: laisser mon égo prendre le dessus et faire ce que les élèves avaient envie de faire. Ou rester dans mon centre et faire ce que je savais être juste, mais qui ne ferait pas l'unanimité pour les personnes présentes.
J'ai fait les deux. Et je vous le mets dans le mille : lorsque c'est l'égo qui dicte mon cours, c'est la catastrophe. Lorsque c'est mon centre qui fait la job, c'est TELLEMENT facile et parfait.
Alors oui, en tant que professeure de Yoga, il faut accepter qu'on ne peut pas plaire à tout le monde. Que certaines personnes ne reviendront pas dans ton cours. Et c'est BEN correct. C'est difficile pour l'égo, mais c'est tellement normal et sain finalement.

Et puis cette peur initiale. De ne pas être à ma place. De faire une pâle copie de ce que mes professeurs m'ont transmis. Du plagiat.
Et finalement non. Lorsque je sors du mental, l'impression viscérale d'être exactement à ma place. D'avoir encore du chemin à faire, bien entendu, mais d'être sur la bonne route. Et puis le sentiment de ne pas faire de plagiat. De plus en plus, je suis capable de mettre ma couleur, mon coeur à moi dans ce que je transmets, à partir des bases que l'on m'a donné. Piocher dans tous mes outils, les passer à travers les lunettes de mon expérience, de mon vécu, de ma pratique et transmettre ma vérité à moi, celle de personne d'autre. Certainement le plus gros des challenges.

Puis cette gratitude envers tous mes professeurs. Je me rends compte à quel point, jusqu'ici, j'ai eu de la chance. J'ai l'impression d'avoir réellement été formée par les meilleurs, en tout cas, les meilleurs pour moi. Parce que je ne suis pas perdue face à tout ça. Parce que j'avance pas à pas avec une base saine, solide et extraordinairement sécuritaire, mais avec assez de liberté pour pouvoir me trouver en tant que professeur sans être le clone de quelqu'un.
Gratitude envers toutes les personnes sur ma route qui facilitent mon chemin en ce moment.

Finalement, je suis certaine que j'en apprends plus sur le Yoga lors de mes cours que les gens en face de moi ;)
Gratitude. Humilité. Respect.

TO BE CONTINUED <3

mercredi 27 avril 2016

Les photos en yoga, l'image que l'on choisi (Partie II)

Je suis vraiment impressionnée par les réactions que j'ai eu suite à la publication de la première partie de ma réflexion personnelle sur les photos et le yoga. Je pensais provoquer une mini shitstorm, me mettre des gens à dos. Au lieu de ça, j'ai eu de vraiment beaux messages de gens que mon post a fait réfléchir. Et même si tout le monde n'est pas d'accord, le débat était intelligent et respectueux. Parfait <3

Forte de cette expérience, j’aimerai partager la suite de la réflexion que j'ai en ce moment, à savoir la problématique des photos d'asanas (postures) sur les réseaux sociaux.
 
Avec la multiplication des réseaux sociaux et l'omniprésence de l'égo et de l'image dans la société on voit la multiplication exponentielle de photos d'asanas les plus acrobatiques les uns que les autres dans notre quotidien. Parce que, qui voudrait voir quelqu'un faire un simple balasana, right?
Pas pas si right que ça en fait.

Lorsque j'avais posé la question sur Facebook il y a un petit bout de temps, vous avez été nombreuses à me répondre que ce genre de photo vous motivaient vraiment, vous incitaient à vous dépasser et à sortir de votre zone de confort. Vous avez été tout aussi nombreuses à me dire que ce genre de photo vous déprimaient, ou pire, qu'elles vous décourageaient de commencer le yoga.
Wait, WHAT?

Certaines choses que j'ai lu m'ont mis mal à l'aise. Le yoga ce n'est pas des postures acrobatiques. En tout cas pas des postures acrobatiques pour faire des postures acrobatiques. Puisque les asanas (postures) ne sont pas un but, mais un moyen d'arriver à Samadhi, l'illumination ultime, à travers la méditation, que l'on prépare avec les asanas.
Ça change un peu la perspective, non?

Souvent, la posture la plus difficile en yoga: rester en silence et en présence avec soi-même.

Et contrairement à ce que fait croire l'instantanéité d'une photo, je ne connais aucun yogi qui fait des handstands, des scorpions, des danseurs ou des équilibres en torsion sans s'être auparavant échauffé en malade. Et avoir pratiqué plusieurs années souvent. (et ndlr: ce ne sont souvent pas les postures les plus acrobatiques qui sont les plus difficiles à réaliser). Mais ça, on ne le voit pas sur une photo.

Personnellement, j'adore voir l'évolution de mes amis ou de yogis que je suis depuis longtemps. Les voir peu à peu maitriser une posture compliquée et le voir documenter sur leurs réseaux sociaux, je trouve ça vraiment super inspirant. Et croyez moi, lorsque j'aurai mon équilibre sur les mains, vous allez en entendre parler solide :)

Mais la question que je me pose réellement lorsque je vois des photos d'asanas complexes estampillés "yoga" c'est : dans quel but la personne a posté cette image? Pour motiver les gens? Pour faire un changement positif dans la communauté? Pour booster son égo? C'est souvent un combo de ces réponses.
Récemment, je me suis désabonnée de plusieurs comptes de yogis qui ne faisaient poster QUE ça: des photos et des vidéos d'elles en train de faire des postures de folie, comme si leur pratique ne consistait que à faire ça. Et c'est peut-être le cas en fait. Sauf que là, on est clairement dans l'égo, et ce n'est personnellement pas ce que je recherche dans le yoga. Parce que dans les enseignements que j'ai reçu, on m'a appris que l'égo n'était pas un ennemi lorsqu'il n'est pas omniprésent, mais qu'il ne devait pas tout de même pas être trop nourri.

Alors oui, c'est CERTAIN que des images de postures ultra exigeantes et impressionnantes vont amener des gens qui ne s'intéressaient pas au yoga à s'y intéresser et c'est tant mieux! Sauf qu'il ne faut pas oublier que ça va également éloigner certaines personne du yoga et ça, c'est vraiment plate "je ne serais JAMAIS capable de faire tout ça, autant ne pas commencer".
Le yoga est une pratique accessibles à tous. J'insiste sur le tous. Aucun "sauf". Les jeunes, les vieux, les athlètes, les handicapés, tous. Si un prof vous donne l'impression que le yoga n'est pas pour vous, changez de prof. Trouvez votre prof, votre yoga, celui qui vous correspond. C'est aussi simple que ça.

Le yoga, ce n'est pas les kramas (variations des postures) avancés à tout prix. C'est le krama qui convient à votre corps à un instant T. Et votre corps est différent de celui de Tara Stiles ou de Kathryn Budig ou de votre voisine de tapis. Il y a des postures qu'on a instantanément, d'autres qu'on doit travailler fort et d'autre qu'on n'aura jamais. Et c'est bien bien correct : c'est le yoga qui s'adapte à nous et pas nous qui devons nous adapter au yoga. Jamais.


Pour terminer sur une note légère, une vidéo très drôle de JP Sears qui met souvent des coups de pieds dans la fourmilière du développement personnel. Une bouffée d'air frais lorsque l'on commence à trop se prendre au sérieux! #LivingLaYogaLoca

dimanche 10 avril 2016

Les photos en yoga, une réflexion (Partie I)

Disclaimer : il n'y a pas de jugement dans ce post ni de vérité absolue. Mon but est éventuellement d'amorcer une réflexion sur le virage qu'est en train de prendre le Yoga, en apportant ma vision personnelle en temps qu'élève, prof stagiaire et Community Manager.


Je déteste me voir en photo et chaque photo de moi sur les réseaux sociaux est méticuleusement réfléchie. Chacun ses complexes.
Je sais que je ne suis pas la seule et que dans notre société basée sur l'image, la manière dont on nous voit en en public est anxiogène pour beaucoup de monde.

Du coup, je m'inquiète réellement d'une mode qui prend de l'ampleur : prendre les élèves en photos. Que ce soit pendant un cours, un atelier, une retraite. Les photos d'élèves pratiquant le yoga sont omniprésentes sur les réseaux sociaux et pour moi, il y a une vraie question éthique a poser.
Et là, vous allez me dire que j'exagère. Que c'est pas une photo qui fait la différence.
Moi je crois que si, justement. Et encore plus lorsque l'on parle de Yoga.

(le yoga, ce n'est pas une question de ce à quoi tu ressembles, mais de comment tu te sens) 

Dans un cours de Yoga, on apprend à se centrer sur soi, à laisser son ego de côté. À se concentrer uniquement sur ses sensations, ce qu'on ressent, ce qu'on est au plus profond de soi. Pas l'image que l'on renvoie, pas ce que pense le voisin. Juste nous.
Un asana (posture) "correct" ce n'est pas l'image qui est dans un livre, ce n'est pas forcément la posture la plus "esthétique". C'est un alignement anatomique et énergétique en adéquation avec NOTRE corps, et le même asana ne sera pas identique pour deux yogis.

Maintenant, imaginez que quelqu'un sache qu'il y a un risque qu'un de ses asanas se retrouve sur Facebook, parce qu'il sait que son prof le fait souvent, ou bien que le prof a demandé la permission avant le début de la classe et qu'il n'aura pas osé être le seul à dire non. C'est difficile de dire non, surtout à un professeur.
Il va faire quoi? Peut-être réfléchir non plus à ce qu'il ressent, mais à ce à quoi il ressemble. Se déconnecter de lui-même. Avec tout ce que ça implique en risques de blessures par exemple.
Vous voyez?

Et il y a aussi la problématique des photos en savasana (relaxation finale). Où souvent il y a des sourires, des pleurs, des émotions qui sortent.
On a l'habitude de dire que savasana est la posture la plus importante d'un cours de Yoga. C'est un moment extrêmement précieux dans une pratique, où les gens sont en intégration, complètement abandonnés à leurs sensations et dans un état de vulnérabilité extrême.
Ça m'est arrivé une fois de me retrouver en photo, allongée en savasana sur Facebook. Et je me suis sentie tellement mal. Comme si on m'avait volé un moment d'intimité.
Je me dis que si moi, avec mes années de pratiques je me sens mal, imaginez un débutant pas encore à l'aise avec son yoga?

Alors est ce que c'est un point sur lequel on (je) doit travailler, laisser-aller ce contrôle sur mon image, mon ego? Certainement. Mais est-ce que c'est à quelqu'un d'autre de prendre cette décision pour moi? Non. Vraiment pas.

Je ne blâme absolument personne. Et je sais que la plupart du temps lorsque des profs postent des photos de leurs cours sur les réseaux sociaux, cela vient du bon endroit dans leur coeur : l'envie de partager avec le monde une belle expérience, une classe particulièrement forte. Graver dans la mémoire un moment intense. Donner envie à d'autres personnes de faire du yoga, de venir à leurs cours.
Cette envie de partage est tout à fait légitime. Et je sais aussi, par expérience, que l'équilibre entre yoga et marketing est vraiment complexe.

Sauf que j'aimerais vraiment qu'en tant que communauté, on réfléchisse à cette question de l'image. Parce que oui, pour en avoir parlé avec de nombreuses personnes, il y a beaucoup (j'insiste sur "beaucoup") de gens qui ne sont pas à l'aise avec le fait de voir une photo d'eux en classe de yoga sur internet. Et qui n'oseront jamais le dire à leur prof.
Me semble que ce serai une chouette solution que les classes "spéciales  photos" se développent.  Il m'est arrivé d'aller à des classes en tant qu'élève, spécifiquement pour des amies qui avaient besoin de photo/vidéo. Et j'en étais bien heureuse. Mais c'était des classes spécifiques pour ça. Pas ma classe du jeudi midi sur l'heure du lunch ou je veux juste me reconnecter un peu à moi, ni une retraite que j'ai payé plusieurs centaines de dollars pour voir une photo de moi pas maquillée-au-réveil en public sur une page avec 5000 abonnés (note: je ne parle pas ici des grands rassemblements public de yoga, je trouve que la problématique est vraiment différente).

Et j'aimerais avoir votre avis sur tout ça, en tant que prof, ou qu'élève.
Vous en pensez quoi? Vous vous retrouvez dans ces réflexions ou vous trouvez que je suis complément dans le champs?

mercredi 23 mars 2016

Lokah Samastah Sukhino Bhavantu

Je ne réécrirais pas encore un post qui explique comment le yoga peut aider lors des évènements d'horreur. Parce que je suis fatiguée d'écrire ça.
Par contre, face aux évènements comme ceux qui viennent de se passer à Bruxelles, je vous propose l'outil le plus puissant qui existe: la paix. À travers un merveilleux mantra.


Lokah Samastah Sukhino Bhavantu 

Que tous les êtres, dans tous les mondes soient heureux et libres. Que mes paroles, mes pensées, mes actions puisse contribuer à cette paix et ce bonheur pour le bénéfice de tous.

Une traduction littérale du sanskrit:
Lokah : tous les endroits, tous les univers qui existent dans le présent
Samastah : tous les êtres partageant ces univers
Sukhino : centré sur la joie et le bonheur, libéré de la souffrance
Bahv : l'intention divine, l'état d'existence unifié
Antu : qu'il en soit ainsi
(source)

C'est un des mantras qui revient souvent chez la merveilleuse Amma. C'est un mantra d'amour universel, de pardon inconditionnel et de paix. C'est le mantra parfait lorsque l'on est face à une douleur immense ou que l'on se sent attaqué par la haine ou envahit par la colère envers soi-même ou quelqu'un d'autre. C'est un mantra qui nous rappelle que la paix se trouve à l'intérieur de nous et qu'en faisant rayonner cette paix en nous, on la fait rayonner dans le monde.
Nous sommes Un.

Ce mantra est incroyablement puissant lorsque récité ou chanté avec intention. Il peut être récité pour soi ou à destination de quelqu'un ou de quelque chose. C'est un mantra qui invite à l'acceptation complète de ce qui est mais aussi à prendre la responsabilité de nos actes et de nos pensées pour engendrer le pardon universel, la seule réponse cohérente face à la haine.

Mes versions préférées ;  celle de Donna De Lory, en sanskrit/anglais, merveilleuse



Celle de Deva Premal et Mitten, surtout pour sa merveilleuse invocation du début



Alors moi, aujourd'hui, j'envoie ce mantra d'amour vers tout ceux qui souffrent, et un peu plus spécifiquement vers la Belgique et le peuple belge. On pense à vous.

lundi 21 mars 2016

Mantra de protection: Aad Guray Nameh

Le jour où j'ai entendu pour la première fois Aad Guray, a été le jour où j'ai réellement pris conscience du pouvoir des mantras.


Il y a plusieurs années, fin d'un cours de vinyasa plutôt intense, en été, il faisait chaud. Savasana final. La version de Deva Premal de ce mantra sort tout doucement des haut-parleurs du studio. Et moi, allongée, vulnérable complètement abandonnée à ma détente et à l'intégration de mon cours, je me suis mise à pleurer des grosses larmes. Beaucoup de grosses larmes. Pas parce que j'étais triste ou pas bien. Juste parce que c'est ce que l'énergie de ce mantra a sorti chez moi à cet instant précis. À la fin du mantra j'ai arrêté de pleuré et j'étais bien, en paix, légère.
Ça a été à date mon expérience la plus intense avec un mantra. Depuis, j'ai une relation particulière avec Aad Guray et il à tendance à revenir sur mon chemin toujours lorsque j'en ai besoin.

Aad Guray est un mantra qui vient du Yoga Kundalini. Sans m’appesantir sur les différentes écoles de yoga, le Kundalini est un type de yoga vraiment très puissant à base de kriyas mêlant postures, respiration, musique et méditation afin d'activer l'énergie de la Kundalini.

Ce mantra a été écrit par Guru Arjun Dev Ji, guru Sikh. Les mantras Sikh sont écrits dans une simplification du sanskrit, le gurmukhi, qui a été créé par un guru sikh et porte des sonorités liées à des énergie particulières.



Aad Guray Nameh
Jugaad Guray Nameh
Sat Guray Nameh
Siri Guru Dayvay Nameh 

Je m'incline devant la sagesse primordiale
 Je m'incline devant la sagesse à travers les âges
Je m'incline devant la véritable sagesse
Je m'incline devant la grande sagesse invisible en nous

Ce mantra est un mantra de protection extrêmement puissant. On le récite lorsque l'on a besoin d'un petit boost de protection, physique, mentale ou émotionnelle. Il protège le corps (avant un voyage par exemple), les lieux (à chanter dans sa maison ou sa voiture), les autres gens (les enfants, les animaux domestiques). on dit qu'il est plus efficace si chanté au moins 3 fois.
moi c'est un mantra qui m'apaise et qui m'aide lorsque je suis face à un obstacle. Il me permet de faire sortir ce que j'ai à sortir et d'intégrer ce que j'ai à intégrer.

Il fait aussi parti de ce qu'on appelle en Kudalini le "Triple mantra", le mantra qui enlève tous les obstacles. J'aime également beaucoup l'écouter.
La version de Nirinjan Kaur



Aad guray nameh, jugaad guray nameh,
Sat guray nameh, siree guroo day vay nameh

Aad sach, jugaad sach, hai bhee sach, naanak hosee bhee sach

Aad sach, jugaad sach, hai bhay sach, naanak hosee bhay sach

Les deux autres mantras peuvent se traduire par "la vérité au commencement. La vérité à travers les âges. La vérité dans le moment présent. La vérité sera toujours"
(à écouter aussi, cette très jolie version)

Et vous, il y a des mantras qui vous ont touché au coeur la première fois que vous les avez entendus?

lundi 14 mars 2016

Om Mani Padme Hum, le mantra de la compassion.

On continue cette petite série sur les mantras avec probablement le premier mantra que j'ai appris et récité (un jour je vous parlerai de mon passé de presque-bouddhiste): Om Mani Padme Hum.


C'est un des mantras nationaux du Tibet et il est sacré et extrêmement connu un peu partout. C'est aussi un mantra incroyablement puissant avec une signification très profonde, et il est dit que tout l'enseignement du Bouddha y est contenu. Gros programme.
Je vais faire de mon mieux pour partager ce que j'ai compris de la complexité et la beauté de ce mantra.

Om Mani Padme Hum est le mantra du Bodhisattva (en gros, un genre de pré-buddha) de la compassion. Il fait appel à la compassion universelle envers les autres mais aussi envers soi-même pour pouvoir atteindre l'illumination (le but ultime du bodhisattva).
il est composé de 4 mots ou 6 bija mantras, mantras racines (ou 6 syllabes) parfois suivi d'un septième, silencieux. 
  • Om  : Voir ici :)
  • Mani :  le joyau, qui symbolise l'intention altruiste d'être éveillé
  • Padme : le lotus, qui symbolise la sagesse, le passage vers l'illumination
  • Hum : L'indivisibilité du cheminement et de la sagesse qui en découle.

"Ainsi, les six syllabes OM MANI PÉMÉ HOUNG (ndlr: la manière bouddhiste de prononcer le mantra) signifient qu'en fonction de la pratique d'une voie, qui est l'union indivisible d'une méthode et d'une sagesse, vous pouvez transformer votre corps, votre parole et votre esprit impurs en corps, parole et esprit purs et glorieux d'un Bouddha"
-S.S. Le Dalai Lama.
 
La traduction des 6 bija mantras est infinie. J'ai cependant trouvé sur le blog de Sivana une belle interprétation qui ne s'attache non pas à la traduction littérale des mots sanskrits (ce qui est, vous l'aurez compris à force, impossible) mais leur relation à la souffrance, qui est la base du bouddhisme.
  • Om : la vibration de l'univers. Il détruit l'attachement et l'égo pour établir la générosité.
  • Ma : enlève l'attachement à la jalousie et établit la patience.
  • Ni : enlève l'attachement au désir et établit la persévérance.
  • Pad : enlève l'attachement aux préjugés et établit la persévérance.
  • Me : enlève l'attachement à la possessivité et établit la concentration.
  • Hum : enlève l'attachement au ressentiment et établit la sagesse.
  • Hri : la 7ème syllabe qui est souvent présente sur les inscriptions du mantra mais jamais prononcée et dont je n'ai pas trouvé la signification (n'hésitez pas à m'éclairer en commentaire si vous savez)
“So in this way recitation of the mantra helps achieve perfection in the six practices from generosity to wisdom. The path of these six perfections is the path walked by all the Buddhas of the three times. What could then be more meaningful than to say the mantra and accomplish the six perfections?”
-Dilgo Khyentse RinpocheHeart Treasure of the Enlightened Ones

Traduction libre: la récitation de ce mantra permet d'atteindre la perfection dans les six pratiques, de la générosité à la sagesse. Le chemin de ces six perfections est le chemin parcouru par tous les Bouddhas des trois temps. Dès lors, qu'est ce qui peut avoir plus de sens que de réciter ce mantra et accomplir les six perfections?

Les 7 syllabes du mantra de la compassion au fond de mon bol tibétain.

Gros programme indeed.
En effet ce mantra est appelé "Roi des mantras" au Tibet.
Personnellement, je le récite souvent. Il est rapide, facile et encore plus puissant à réciter avec un mala (108 fois) et c'est un mantra qui me permet réellement de "faire le vide". Pas d'images, pas de visualisation, juste le mantra. Idéal pour calmer un mental sur-sollicité.
Et cette notion de vide altruiste, cette notion de vide plein, contenant tout et rien, équanime, est, selon les bouddhistes, le seul moyen d'atteindre l'éveil, ou Samadhi le but ultime du yoga.
On y revient toujours.

Et vous, vous vous servez du mantra de la compassion?

dimanche 6 mars 2016

Om

On continue la série sur les mantras avec Om.
Le son originel.
Le bija mantra ( mantra racine, mantra graine) à la base de tout.


On l'écrit dit que "OM" ou "AUM" et on dit qu'il contient tous les sons de l'univers et qu'il est à l'origine de la création. En sanskrit, on l’appelle également le "Pranava", le son de l'énergie universelle, le son du tout.
C'est probablement le son le plus puissant qui existe.
Sa vibration parle à toutes nos cellules et tous nos atomes. Il harmonise les 7 chakras. Il fait vibrer les 5 éléments en nous. C'est le mantra le plus complet et le moins compliqué à faire parce que d'après mon expérience, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon de chanter un Om : il y a notre façon à chacun.

Le Om est aussi un symbole bien connu, qui a une signification un peu moins connue.


Le symbole du Om se divise en 4 parties:
1. L'union de la trinité, composé de l'état conscient (le haut du "3") et l'état inconscient (le bas du "3"). La trinité représente ici les différents types de trinités: corps, esprit et âme, Terre, Ciel et Lumière, ce qui a été, ce qui est et de qui sera, Dieu, la communauté et le soi....
2. Le Bindu : le point de focus, la concentration sur la conscience universelle.
3. Maya : le voile de l'ignorance qui nous empêche de voir les choses comme elles sont et de vivre dans l'amour.
4. La vibration du son : qui permet de dissoudre maya pour accéder à la conscience universelle et nous rappelle pourquoi on récite ce mantra.
On retrouve une forme du Om dans la plupart des religions, même nos religions occidentales.
Pour nous, dans le yoga, le Om ouvre et ferme souvent les chants de mantra plus long. Si vous faites du yoga, vous l'avez certainement déjà entendu/chanté au début et/ou à la fin d'un cours. Mais il est extrêmement puissant lorsque chanté seul, pendant de longues minutes.

On m'a enseigné deux manières de chanter le Om et j'utilise les deux. je vous les partage.
De préférence, on s'assoit dans sa position de méditation préférée, le dos bien droit pour avoir les chakras bien alignés (mais si cette posture dos droit n'est pas accessible, mettez vous dans la posture la plus confortable possible).
On commence tout d'abord par prendre une inspiration et une expiration complète, pour se centrer. Puis, on inspire, et à l'expire, on chante :
  • Om : Un "O" fermé (comme dans "eau") long et un "M" lèvres collées, plus court. J'ai tendance à le chanter doucement, et à l'utiliser lorsque j'ai besoin de m'intérioriser. C'est un Om qui résonne fort à l'intérieur de moi, qui me recentre et qui met en mouvement l'énergie de mon corps en douceur. Il m'aide à me connecter à mon intuition. J'ai toujours entendu les Om bouddhistes chantés comme ça.
  • Aum : Il se décompose en 3 sons de la même durée : un "A" ouvert (comme dans "mantrA"), un "Ô" ouvert ou un "A" fermé (comme dans "Or") et un "NG", comme un M mais bouche ouvert et langue sur le palais*. C'est la version que j'utilise lorsque j'ai besoin de plus d'énergie ou qu'au contraire, j'en ai à évacuer. Je le chante en le faisant résonner plus que le précédent, souvent plus fort. Il me connecte au tout, aux autres, à l'énergie de la Terre et de l'univers. C'est mon Aum d'ouverture.
On fait vibrer le son sur une expiration complète et il doit être continu (facile lorsque l'on parvient à relâcher correctement son appareil respiratoire).
Puis on inspire et on recommence. 1 à 3 fois à la fin d'un cours de yoga, ou 1, 10 ou autant de minutes que l'on veut. Jusqu'à ce que l'on ne produise plus le son, mais qu'on le devient.

Le son Om calme le mental et permet un massage interne profond de par ses vibrations. C'est le mantra idéal lorsque l'on est stressé ou agité.
Notez que le Om est plus puissant si chanté. Mais il peut très bien être être parlé, murmuré ou même pensé, en fonction de ce qui est disponible pour vous.

Au final, je crois que c'est à chacun de trouver son Om. On a tous des vibrations différentes et chaque Om est unique. Lorsque vient le moment de le chanter, écoutez vous. Lorsque vous êtes en groupe, écoutez les autres. Ressentez. Adaptez. Modulez. Connectez.

Alors, il ressemble à quoi VOTRE son universel en ce moment?





* : La version bouche ouverte du "ng" m'a été transmis par ma professeure et provient d'un de ses gurus qui a traduit un Upanishad avec cette instruction. Moi, je sais qu'il me parle plus (comme dans plussss) lorsque j'ai la bouche ouverte. Si vous avez l'habitude de le faire bouche fermée, essayez-le, vous allez voir, c'est vraiment différent.

lundi 29 février 2016

Le Gayatri Mantra

Le mantra de tous les mantras.


Je commence fort cette série avec le mantra probablement le plus important de tous (avec le "Om"): le Gayatri.
Le Gayatri est originaire des Veda (textes sacré hindouistes) et est probablement un des plus vieux mantra connu.
C'est une prière traditionnellement chantée par les brahmanes au lever et au coucher du soleil, mais peu importe sa religion, sa sensibilité ou ses croyance, c'est un formidable mantra extrêmement doux et puissant qui fait appel à une conscience supérieure, quel que soit le nom qu'on lui donne (Dieu, Gaïa, Pachamama, la Lumière, l'Esprit, l'Âme, le Soi....).

Il renferme l'énergie universelle et porte le poids de toute la tradition millénaire. On dit que lorsque l'on chante, récite ou même pense au Gayatri, on se connecte à tous les autres êtres qui chantent, ont chanté ou vont chanter ce mantra. Nous ne sommes jamais seuls, nous sommes tous Un. C'est une voie directe vers la connaissance et le savoir universel.
Il parle du rayonnement du soleil comme du rayonnement de la connaissance à travers les expériences. Connaissance soi, du monde et de l'univers.

Selon ma professeure, le Gayatri permet de se reconnecter directement à notre coeur. Il est parfaitement équilibré en énergies masculines et féminines et permet d'activer nos centres énergétiques juste en y pensant. Plus puissant encore lorsque récité sur 2 respirations et 108 fois. Il nous connecte à toutes les autres personnes qui récitent ce mantra au même instant (et il y en a, toujours).

Concrètement, le Gayatri, fait partie de moi et j'y pense au minimum une fois par jour.
C'est le mantra que je vais chanter ou réciter lorsque je n'ai pas envie ou le temps d'en chercher un autre. C'est le mantra qui me recentre le plus et me connecte à ma "happy place" le plus rapidement. C'est également ce mantra que je récite lorsque je me sens seule et déconnectée du Tout.
Bref, vous l'aurez compris, mon "go to" mantra.

En version traditionnelle :



Om Bhur Bhuvah Svaha
Tat Savitur Varenyam
Bhargo Devasya Dhimahi
Dhiyo yonah Prachodayat

Des traductions du Gayatri, il y en a des milliers : le sanskrit est une langue où les mots ont des significations très profondes, donc difficiles à traduire par un mot unique en langue occidentale.
Moi, j'ai retenue celle de ma formation de professeur, parcequ'elle est simple et belle <3

Om, je médite sur le rayonnement de la grande lumière universelle
D'où nait la Terre, le Ciel et l'Éther.
Que cette lumière illumine et guide mon intelligence.

J'avais fait des recherches et trouvé une traduction mot à mot que je trouve intéressante pour comprendre en profondeur ce mantra. Elle touche à la complexité de chaque mot. Je vous la partage (j'ai malheureusement perdu la source :-\ )
  • OM : Toute l'Existence. Vibration que l'on perçoit du cosmos. Le tout puissant. La vie.
  • BHUR : Arrivée. Le monde physique. L'énergie vitale.
  • BHUVAH : Départ. Le monde mental. Destructeur de la souffrance.
  • SVAHA : Équilibre. Le monde intellectuel. Incarnation du bonheur.
  • TAT : Cela. Indique les trois plans de l'existence (la nature absolue, l'état pur, Dieu)
  • SAVITUR : Éclat radieux, brillant, à partir de nul part. Vif, lumineux, pareil au soleil. Connaissance. Principe masculin
  • VARENYAM : Adorable. Vénérable. Suprême.
  • BHARGO : Imprégné de magnificence. Le destructeur des pêchés.
  • DEVASYA : Divin. intrinsèquement pur et brillant.
  • DHIMAHI : Focalisé sur la méditation. Absorbé. Recevant.
  • DHIYO : Intellect.
  • YONAH : Tous les êtres, à partir de l'Un et se transformant en une multitude. Principe féminin.
  • PRACHODAYAT : Inspirer, illuminer et enflammer.
Il existe plein de versions différentes du Gayatri. Mes deux préférées sont celles de Deva Premal et de Tina Malia

 

Et toi, ami lecteur c'est quoi ta version préférée du Gayatri?

vendredi 26 février 2016

Les mantras : Introduction

J'ai envie de vous faire une petite série sur les mantras traditionnels en vous parlant un peu de mes mantras préférés et des "incontournables". Parce que souvent, les mantras, c'est un concept abstrait pour les yogis débutants ou en devenir et qu'au mieux ce sont juste des chants bizarres ou des jolis motivationnals sur Facebook, au pire ça ressemble à un truc de secte. Alors que non, c'est un outil incroyablement puissant à la portée de tous ;)


Tout d'abord un mantra c'est quoi?
Wikipedia le traduit par "délibération, maxime ; hymne sacré, formule mystique, incantation magique".
C'est une phrase. un mot ou une syllabe. Répété, à voix haute ou en pensée. Porteur d'une énergie, d'une intention, d'une magie particulière. Utilisé dans beaucoup de traditions/religions orientales et repris chez nous sous différentes formes.
D'autant plus puissant lorsqu'il est en sanskrit, langue porteuse de millénaire de sagesse avec des sonorités à qui l'on prête des propriétés énergétiques particulières.
Un mantra, traditionnellement, ça se "pratique" en méditation, avec un mala (chapelet de méditation), en chantant, dans un kirtan.
Mais un mantra ça peut aussi être cette petite phrase qu'on se répète dans le quotidien avec intention comme "tout va bien se passer", "je suis là où je dois être", "j'en vaut la peine".... Bref, la plupart d'entre nous utilise les mantras au quotidien sans même le savoir.

Les mantras traditionnels font partie intégrante de ma pratique de yoga.
Mon iPod est plein de mantras (les plus connus : Deva Premal, Donna de Lory, Krishna Das...) et ils sont inclus dans ma pratique d'asanas et de méditation lorsque je les fais en musique. J'en écoute aussi pour me préparer à certaines situations, lorsque je suis malade ou stressée.... Chez moi, avant de me coucher, dans le bus, j'écoute des mantras souvent et ils ont un effet réel sur moi.
Mais des mantras j'en chante et j'en récite aussi. Des bija mantras (mantras racines) lorsque je fais des salutations au soleil, des Om pendant certains mouvements. Certains pranayamas (exercices de respiration) appellent également à la récitation de mantras.
Ou en méditation avec un mala à voix haute ou dans ma tête. Pour moi, la manière la plus puissante d'utiliser les mantras : combiner le son avec l'objet (parce que un de mes talents caché c'est de créer des malas. On s'en reparlera très bientôt ;) )

J'utilise bien évidemment aussi les mantras "non traditionnels" dans mon quotidien. Que ce soit pour passer un moment compliqué (et mon "tout est parfait" préféré, dont j'ai déjà beaucoup parlé) ou pour  me recentrer, m'enraciner et me concentrer ("je suis dans le présent").

Réciter un mantra peut avoir le même effet que de prendre quelques respirations : cela ramène dans le présent et permet de reprendre contact avec soi-même.

Dans les semaines à venir, j'aimerais vous introduire mes mantras préférés en espérant que cela vous inspire à trouver les vôtres, ceux qui vous parlent le plus.

Et toi, ami lecteur, tu utilises les mantras (traditionnels ou non) dans ton quotidien? Comment?
Et si non, ça te tente?

mercredi 3 février 2016

Quand la seule chose à faire est de lâcher prise

Je n'ai pas d'endroit où pratiquer le yoga. J'ai donc voulu aller dans un studio. Je me suis bloquée le dos la veille au soir.
J'ai voulu reprendre une pratique de méditation. À chaque fois, les voisins mettent la musique à fond.
Je veux prendre l'air pour marcher un peu, une mini tempête.

Qu'est ce que je fais.
Qu'est ce que je fais lorsque je suis dans une situation tellement difficile que tous les conseils du type "motive-toi", "créé le quotidien dont tu rêves", "si tu n'y crois pas assez ça ne fonctionnera pas" n'ont absolument aucun sens?
Qu'est ce que je fais lorsque tous mes efforts sont sans réponse?
Qu'est ce que je fais lorsque les "faites tous les jours un truc qui sort de votre zone de confort" se confronte au fait qu'il n'y a plus de zone de confort dans le quotidien?
Qu'est ce que je fais lorsque tous les motivationals dont on nous abreuve, (spécialement dans le monde du yoga) sont complètement en décalage avec la vraie vie?
Qu'est ce que je fais lorsque je sais quoi faire mais que je suis incapable de le faire?

Je lâche prise.
Je laisse aller.
J'arrête de vouloir tout contrôler.
Et j'arrête de vouloir que tout soit parfait. Parce que tout est déjà parfait. (Copyright: Geneviève Laquerre pour Nai'a Project <3 )

C'est ok de ne pas avoir le contrôle.
C'est ok de ne pas aller bien.
C'est ok de traverser des zones d'ombres tellement sombres qu'on n'a l'impression qu'on ne verra plus jamais la lumière.
C'est ok de ne pas vouloir plus de responsabilité.
C'est ok d'être coincé.
C'est ok de demander de l'aide. Et surtout, c'est ok d'en recevoir.

Je ne peux pas faire de yoga? Ça m'arrivera à d'autres moment dans ma vie.
Ma vie est coincée pour le moment? Qu'est ce que j'ai à apprendre de ça.
J'ai besoin de la présence de mes amis loin loin? Lorsque je leur demande, ils trouvent un moyen d'être présent.
Je passe mon temps à prendre soin des autres? Ça va faire de moi the hell of a yoga teacher.
Je suis loin de mon amoureux? Ça me montre que je suis encore capable de fonctionner seule.

Non, je n'essaye pas de voir le positif en tout. Parce qu'il y a des situations où il n'y a pas de positif (j'en avais parlé ici). Mais ces situations où il n'y a pas de positif sont là. Elles sont là, et il ne sert à rien de les combattre. Il faut les traverser et les laisser aller.
Parce que lorsque l'on n'a pas de contrôle sur une situation il faut lâcher prise et accepter que la seule chose sur laquelle on a du contrôle c'est nous, face à cette situation.

Concrètement? Respirer. Se ramener dans le présent. Ni dans le passé, ni dans le futur, dans le "here and now", le seul endroit qui existe. Ne pas ruminer, ne pas anticiper. Juste être.
Se connecter à soi. Méditer. Prendre un bain. Boire un thé. Faire du shopping. Manger du chocolat. Ramener du confort dans le présent, même si ça parait anodin.
Prendre la situation moment par moment. Présent par présent.

Et ça peut-être la chose la plus difficile au monde.
Mais ça vaut le coup.
Promis.

Me reste juste à le faire #IMOneOfYou ;)

mercredi 13 janvier 2016

Ma seule résolution

Je sais, je ne poste plus.
Mais j'ai une effing bonne raison.

Je suis en France, probablement pour plusieurs mois loin de mon amoureux, de mon tissu social, de mes repères. À gérer la maladie. Oh, pas la mienne. Et c'est encore pire finalement.
Je ne sais pas si il y a quelque chose de plus difficile que d'assister à la souffrance de quelqu'un qu'on aime.

Et pour en revenir au sujet de ce blog, je n'arrive pas à mobiliser tout mes beaux outils pour moi. C'est étrange.
Il m'est facile de les mobiliser pour les autres, de m'en servir pour aider les autres. Mais moi, en cette période ou j'aurais besoin que jamais du yoga, de la méditation, du bol, du chamanisme et de tout le reste, rien, nothing, nada. Je suis juste paralysée face à tout ça.
Du coup, je me sens mal de vous écrire des posts en vous disant à quel point c'est cool et indispensable le yoga, prendre soin de soi, et tout le reste.

Je sais que tout ça va profondément me changer et je n'ai aucune idée si c'est en bien ou en moins bien. Je sais qu'en ce moment je n'ai plus aucune patience, plus aucun gramme de compassion à perdre auprès des autres et que j'ai la colère à fleur de peau.
Mais je sais aussi maintenant que je suis bonne pour gérer les temps de crises, être dans l'action, maintenir l'espace, que j'ai (beaucoup) plus de forces que je ne pensais et j'apprends tous les jours des tonnes de choses sur moi même et sur la vie.
Je sais aussi que je suis capable d'aimer plus que je ne le pensais. J'ai aussi (re)découvert que j'ai des amis absolument sensationnels au Québec (et ailleurs). Même là où je ne les attendais pas.
Et j'ai la certitude absolue que je suis exactement là où je dois être. Et que je ne devrais être nulle part ailleurs à cet instant.


Bref, j'en profites pour partager avec vous la seule résolution que j'ai prise cette année:
Make every moment count.
Faites en sorte que chaque instant soit important.
Ne perdez pas de temps sur des conneries. Ne perdez pas de temps à vous disputer avec les gens que vous aimez. Ne perdez pas de temps en rancoeurs stériles, en disputes inutiles et en ressentiments. Laissez aller les gens qui ne vous nourrissent pas. Aimez ceux qui le font.
Rien n'est plus important. Rien.