mercredi 25 novembre 2015

La première pleine lune d'après.

Laisser aller.

Laisser aller la peine.
Laisser aller la tristesse.
Laisser aller l'angoisse et la peur.
Laisser aller la haine.

Laisser aller la colère contre les monstres mais aussi contre ces gens qui ne comprennent rien et contre le monde entier.
Laisser aller l'incompréhension.
Laisser aller les larmes.

Laisser aller la culpabilité de ne pas être là bas.
Laisser aller l'insoutenable sentiment d'impuissance.
Laisser aller le besoin d'être soutenu, le besoin d'être aimé.

Laisser aller.

Accueillir.

Accueillir l'amour, accueillir la paix.
Accueillir le pardon et les sourires.
Accueillir la joie, la douceur
Accueillir la lumière qui brille.
Accueillir les éclats de rires et les hugs beaucoup trop forts.
Accueillir la guérison et la vie.

Accueillir demain.

S'accrocher à cette étincelle qui brûle plus fort que tout.
L'espoir.


(merci Claudia de m'avoir aidé à retrouver mon tapis que je croyais perdu, loin, mais qui était juste là, tout près)


dimanche 15 novembre 2015

Samedi 14 novembre 2015

****TRIGGER WARNING****(plein, partout)

J'ouvre les yeux.
Tiens, il semble être encore tôt. L'amoureux est déjà sorti du lit, il est tout froid ce lit. MINCE, mais faut que je me lève. Ah mais non, on est samedi, t'es bête. Ouch, je dois m'étirer. Ça fait du bien.
Tiens c'est bizarre j'arrive pas bien à respirer. Tiens c'est bizarre, je crois que j'ai fait un cauchemar. J'ai même encore les yeux collés par des larmes.
Tiens, pourquoi j'ai cette énorme boule au ventre?

La terreur. La tristesse. L'incompréhension.
MERDE. C'était pas un cauchemar.
Je suis à nouveau secouée par des sanglots.
J'appelle l'amoureux d'une voix étranglée. Il s'allonge à côté de moi et me serre très très fort.

***
Mes 40 première seconde de réveil samedi matin.
Et ces quelques secondes de paix, où rien de tout cela n'était arrivé. Où le sommeil m'a fait cadeau de quelques moments de répit. Où j'étais encore le vendredi 13 novembre au matin à me dire "nan, mais tout le monde dit que cette journée porte la poisse, moi je change mes croyances et je me dis qu'elle porte bonheur. En plus c'est la journée de la gentillesse, ça va être une journée géniale".
***

Puis je demande à l'amoureux "il y a quoi de neuf". Parce que je pense au décalage horaire et à tout ce que j'ai raté depuis que j'ai réussi à éteindre la télé et Twitter vers 2h du matin.
"C'est Daesh. Les terroristes sont morts. Il y a 128 victimes pour le moment. Hollande a re-parlé, il a fait ça bien. Je suis allé chercher des croissants pendant que tu dormais. Tu veux quoi comme thé?"

***
C'est bon, tous les amis ont checké "safe" sur l'appli Facebook. C'est bon, la famille dans l'est Parisien va bien, je l'ai su hier, après une belle demi heure d'angoisse totale.
Un message gtalk à la BFF, là bas à Paris
"-ça va comment ce matin? -bof, l'ambiance est bizarre dans les rues".
Des messages des amis québécois.
"ça va ta famille?"
"on pense à toi, à vous"
"on peut faire quoi pout t'aider?"
*émoticône de chat avec un coeur*
Message des amis français " tout le monde est ok chez vous? Nous on attend encore des news de plusieurs personnes, mais ça devrait aller".

Puis Twitter. Les avis de recherche d'hier se sont transformés en "RIP".
Des politique récupèrent déjà la truc. J'ai même pas la force de m'en indigner.
Je devrais faire ma pratique matinale, mais je n'ai pas envie de dérouler mon tapis. Par contre, j'ai la force d'allumer des bougies et d'envoyer de l'amour. Et j'ai la force ne sonder mon coeur pour me rendre compte que je n'ai pas de haine dedans. Juste de la tristesse infinie. Y compris pour les terroristes.
Je me dis que c'est pas si pire du tout comme Yoga pour aujourd'hui.

J'appelle ma famille. On pleure ensemble. J'essaye de transmettre un peu de ma paix au milieu de toute cette violence.
C'est bizarre quand même cette paix résignée dans mon coeur. Cette absence de colère. Ce serait le yoga? Je me connais, elle doit être ailleurs.

Puis je lis sur Facebook une de mes connaissance qui commente que "bah voilà ce qu'il se passe lorsqu'on laisse les réfugiés syriens venir hein. Que le Canada en prenne de la graine".

Putain, mais quel con. Mais quel con, mais quel con, mais quel con.

OOOHHH.
Elle est donc là, ma colère. Et elle est dirigée contre l'ignorance.
J'ai passé le reste du week-end à essayer de la transformer en amour, en compassion.

***
La face de mon monde vient de changer. Je viens de changer.
Et je ne sais pas encore si c'est en mieux ou en pire.

Je pense à Paris. Je pense à vous.
Je pense à vous qui n'êtes plus ici. Je pense à vous qui êtes blessé, qui avez perdu un proche. Je pense à vous qui avez vu, entendu, qui avez survécu. Je pense à vous qui êtes traumatisé par tout ça. Je pense à vous qui êtes trop loin et qui vous sentez impuissant. Je pense à vous qui êtes triste, vous qui vous sentez seul.
Je pense à nous.
Je fais de la place pour accueillir tout ça.

Je vous aime.
Vraiment.



dimanche 8 novembre 2015

Je prends soin de moi : première semaine

Voilà. Chose promise, chose due, on s'en reparle.
Sept jours. Sept actions pour prendre soin de moi.
Sept photos sur Instagram aussi (@MahinaYoga).


Donc cette semaine pour prendre soin de moi, uniquement de moi, et me nourrir j'ai:
  • Fait une pratique restauratrice et méditative toute douce d'1h30 alors que j'aurais "du" faire un gros Vinyasa.
  • Pris le temps de prendre un long bain chaud avec des bougies, un bon livre et des huiles essentielles.
  • Acheté à ma librairie de quartier, des livres qui nourrissent l'âme: le Plaidoyer pour l'Altruisme de Matthieu Ricard (que j'ai eu l'immense honneur de voir en conférence lundi dernier) et la suite de l'excellente BD l'Arabe Du Future de Riad Sattouf.
  • Rattrapé plein d'heures de sommeil de retard, because insomnies bizarres en ce moment, en décalant des rendez-vous un matin. Je ne suis vraiment pas fonctionnelle quand je manque de sommeil.
  • Binge-watché (re) la saison 1 de Downton Abbey en mangeant des (oui, des) chaussons au pommes. Parce que j'avais la tête pleine et le ventre vide.
  • Trouvé sur ma route une sugilite, pierre plutôt rare que je cherchais depuis longtemps. C'est le cristal des gens qui ne se sentent pas à leur place, le cristal de l'ancrage et de l'amour. Un pouvoir incroyable.
  • Travaillé sur MES projets. Pas ceux des autres, pas pour rendre service, ni pour travailler pour quelqu'un. Pour moi, juste pour moi et ce qui s'en vient dans ma vie.
Et tout ça, (presque) sans culpabiliser, s'il vous plait. Et bah ça fait drôlement du bien pour de vrai.
Et ça donne drôlement envie de continuer.
À suivre?

Et toi, ami lecteur, t'as pris soin de toi cette semaine? Raconte-moi!


lundi 2 novembre 2015

Prendre soin de soi

Cette semaine, j'ai partagé sur la page Facebook du blog, un mantra merveilleux d'Elena Brower qui a résonné fort en moi
"Every time you take care of yourself, you're taking care of all of us"
"À chaque fois que tu prends soin de toi-même, tu prends soin de chacun d'entre nous"
Elena Brower
Parceque oui. En prenant soin de nous, on prend soin des autres. Nous sommes tous reliés. En prenant soin de nous, on s'assure d'être la meilleure personne que l'on peut être pour nous-même et pour le monde.
Mais moi, je trouve ça tellement difficile de prendre soin de moi. Je trouve ça difficile de me faire passer avant les autres sans être égoïste. Parce que non, prendre soin de soi, ne veut pas dire laisser tomber les autres. Et souvent, je tombe dans un extrême ou dans l'autre.

Autour de moi, j'ai l'impression de voir beaucoup trop souvent des choses qui disent "pour prendre soin de vous, laisser tomber toutes les personnes qui ne vont pas bien dans votre vie, puis abandonner tout ce que vous n'aimez pas, vous irez mieux". Sauf que pour moi, c'est justement ce qui ne fonctionne pas.
J'ai compris qu'avant d'aider les autres, il fallait que j'apprenne à m'aider moi-même. À rester dans mon centre, dans mon coeur quand je pose une action ou quand je dis quelque chose. Que cette action ou cette parole me nourrisse de la même manière qu'elle nourrit la personne en face de moi.
Ça ne veux pas dire abandonner les personnes autour de moi. Ça veut juste dire rester en intégrité avec moi-même et savoir reconnaitre lorsque je ne sais pas quoi faire pour une amie qui va mal ou que je n'ai pas l'énergie pour l'aider. Lui parler, lui dire, lui demander quel geste je peux poser ou ce qu'elle a besoin d'entendre. Compassion, d'abord.
Et pour moi, prendre soin de moi ne veut pas dire non plus abandonner mes responsabilités, mais trouver un moyen de les rendre compatibles avec ce que je ressens.
C'est aussi apprendre à accepter lorsque je ne suis pas parfaite. Lorsque je ne suis pas en yoga. lorsque je veux impressionner les autres, lorsque suis bien trop excitée par la sortie du dernier Star Wars ou par mon nouvel iPhone (ROSE GOLD, vous vous rendez compte, ROSE GOLD!!!). Non ce n'est pas yogi. Oui, c'est de l'ego, du futile, du matériel. Mais c'est aussi moi et c'est aussi une partie de moi dont je dois prendre soin.

Pour moi, c'est ça, prendre soin de moi.
C'est m'occuper de moi et de mon équilibre pour pouvoir donner le meilleur de moi-même. C'est apprendre à garder mon énergie (ou whatever you call it) d'abord pour moi pour pouvoir créer du  surplus à donner aux autres.

Mon Mantra préféré au monde. Et aussi le plus compliqué à intégrer.
(Mantra via Nai'a Project)

Et je vous propose un petit exercice pour cette semaine.
Si vous ne le faite pas déjà, essayez pendant ces 7 prochaines jours de poser une action par jour JUSTE pour vous. Pas pour votre famille, pas pour vos amis, ni vos collègues. Pour vous. Une fois par jour. Vous acheter un latte au caramel au beurre salé ultra-cochon-pas-santé-ni-vegan-ni-équitable. Prendre 20 minutes au complet pour méditer ou respirer, seul avec vous-même. Tous les matins, prendre le temps de vous faire un massage ayurvédique à l'huile. Craquer pour cette merveilleuse écharpe avec un renard dessus dont vous n'avez pas réellement besoin. Vous faire couler un bain à la lavande avec un bon thé brulant et un livre que vous n'avez pas le temps de finir. Binge watcher les épisodes de The Good Wife que vous n'avez pas eu le temps de voir.
Qu'importe. Quelque chose qui vous nourri, quelque chose qui vous fait RÉELLEMENT envie, sans le juger.
Cette semaine, donnez vous tous les jours du temps et utilisez vos ressources JUSTE pour vous sans culpabiliser et voyez l'impact que cela a sur votre journée.
Puis on s'en reparle la semaine prochaine.
Ça vous tente?