vendredi 19 juin 2015

J'ai le droit de ne pas aller bien

Et toi aussi.

Ça fait un peu tache hein, ce titre? Dans un blog sur le yoga, au milieu de ces milliers d'articles bien-être et développement personnel sur son feed Facebbok!
Et pourtant. J'ai besoin d'écrire cet article. Besoin de partager cette épiphanie que j'ai eu récemment: malgré tout ce qu'on me dit toute la journée, J'AI LE DROIT de ne pas aller bien. J'AI LE DROIT de traverser une période compliquée. J'AI LE DROIT de ne pas avoir envie de voir la vie en rose.
Dans notre société où on met de plus en plus en avant le devoir que l'on a d'être plus en forme, plus en santé, plus positif, plus inspirant, où pas un jour ne passe sans lire un article qui nous dit de "s'éloigner des gens négatifs et de s'entourer que de positif" j'ai besoin de comprendre.
Vous vous rendez-compte la culpabilité que ça créé cette pression du positivisme à tout prix?
GIVE ME A BREAK!

(pour qu'il y ait de l'ombre, il faut qu'il y ait de la lumière et réciproquement)

Depuis quand, la vie est 100% positive? Depuis quand, on est TOUT LE TEMPS heureux? Depuis quand on doit traiter ces périodes de loose comme des "anormalités"? Depuis quand le Yin existe sans le Yang?

Dans mon séminaire de respiration transformatrice de l'an dernier, il y a aune phrase qui revenait toujours "tout est parfait". Et qu'est ce qu'elle m'a énervé profondément cette phrase. Mais pas parce qu'elle est fausse. Parce que je ne la comprenais pas. J'explique.

Quand je me sens bien, c'est facile de voir que tout est parfait. Mais quand ça va pas fort, comment peut-on oser me dire que tout est parfait? En trouvant du positif dans toutes les situations? Impossible. Il y a des situations qui ne sont pas positives du tout. Zéro. Nada. (je ne partage pas ici, mais je suis certaine que tu vois de quoi je parle).
Et pourtant. Ça aussi, c'est parfait.

Non pas parce que j'essaye de trouver du positif en tout, mais bien parce que traverser des périodes sombre, c'est parfait et que j'ai appris à accueillir ce négatif.
Attention! pas à m'y complaire ni à l'alimenter (pas de victimisation ou de broyage d'idées noires). Mais bien à l'accepter et à laisser aller cette obligation de positiver. Mes périodes sombres font parties de ma vie et elles sont impermanentes. Rien ne dure jamais, surtout pas la loose.
Une des choses dont j'ai réellement pris conscience récemment c'est cette impermanence. Concept, entre autre, très bouddhiste, mais tellement vérifiable tout le temps. TOUT est impermanent dans notre vie. Les moments de bonheurs le sont, mais les moments de looses aussi. Et tout ces moments là sont "normaux". Ils ne peuvent exister les uns sans les autres.

Du coup, j'ai développé ma petite méthode à moi pour les moments où ça va vraiment pas. Victime  depuis longtemps de crises d'angoisses, j'ai vu une amélioration notable depuis que j'arrête de les combattre, mais que j'apprends à les accepter et à les laisser aller (comme un peu avec mes blessures).

Quand une situation de loose apparait, je reste proactive: je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour en sortir. Mais des fois, il y a dans ces situations des paramètres qui ne dépendent pas de moi où de ce que je pourrais faire ou ne pas faire. Alors, le combat ne sert plus à rien.
Une fois que je suis certaines d'avoir fait tout ce que j'ai pu, j'essaye d'accepter la situation telle qu'elle est, d'accepter les inconforts, la tristesse, la frustration, la colère, l'angoisse qu'elle me procure. Et d'accepter que ces sentiments font parti de moi et que pour le moment je ne suis pas en mesure d'en "sortir" donc qu'il faut que j'accepte cet inconfort, pour un temps. Mais je ne m'y accroche pas, je les laisse être. Et là, MAGIE! au bout d'un moment, souvent sans m'en rendre compte, je laisse aller. Et bien que la situation ne soit pas elle-même plus confortable, moi, je m'y sens mieux. Puis la vie reprend son cours.

Une petite méditation rapide qui m'aide à faire ça (faite encore ce matin, dans le bus, en écoutant "Om-Shanti-Om" le mantra de paix)
À l'inspire: J'AI LE DROIT, de me sentir triste/frustrée/angoissée/anything
À l'expire: Ce sentiment ne durera pas, tout est parfait
Alors soit, cette méditation là n'est pas parfaite. Elle n'est pas dans le présent puisqu'elle promet que ça ira mieux plus tard. Mais sur moi, elle fonctionne réellement en cas de "crise" et c'est ça l'essentiel.

Et surtout je n'oublie jamais que:
J'AI LE DROIT de ne pas aller bien. Mais j'ai AUSSI le droit d'aller super bien.





PS: Merci à Julie de m'avoir donner le coup de pouce nécessaire pour publier ce post, le plus perso du blog jusqu'à présent.

12 commentaires:

  1. Bien d'accord!

    ... euh... "like", comme disent les jeunes sur Facebook!

    Alors de mon côté :

    1) La vie est faite de hauts et bas, mais putain, qu'est-ce que les bonnes périodes s'apprécient quand on a été un peu du côté obscur de la force!
    2) Dans une période sombre, généralement, TOUT n'est pas sombre. C'est juste... gris. Mais y'a de beaux moments quand même. L'être humain est complexe...
    3) On apprend beaucoup sur soi et les autres quand ça va pas top.

    Et comme tu dis... ça ne dure pas, tout est cyclique!

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    1. Tatafait d'accord avec toi Zhu!
      Pour ton 2/, oui, en principe les situation sont grises. Sauf que moi, un moment, je me suis perdue à essayer de les rendre de plus en plus blanches alors que bah non, elles étaient justes grises-foncées-pourries et ça m'épuisait encore plus.
      Le laisser-aller, la clé.

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  2. Salut Alice,
    C'est très touchant et tellement VRAI! Merci d'ecrire des choses comme ça aussi. Effectivement, quand on est dans une espace ouverte comme blogosphère, les confessions perso nous font hésiter, mais crois moi, les gens qui te lisent se sont approché de toi avec ce post!
    Moi j'aime bien visualiser ma vie comme des vagues, des hauts, des bas ... Des fois c'est une grande vague puissante qui fonce vers moi, alors j'essaie d'imaginer que je reste debout et laisse toute cette force me traverser comme à la plage ... Est une fois que l'eau m'a complètement trampé, le soleil me sechera :-)
    Swisssirja

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    1. Hello Sirja!
      Super l'image de la vague, c'est exactement ça. Et merci pour tes beaux mots, toujours.
      (yay! ton commentaire est passé sur blogger :) )

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  3. C'est tellement vrai ! ça fait du bien de lire ca ! Merci !
    Tariene

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  4. Je trouve ça tellement dur en même temps quand on est entouré de ce monde "parfait". Quand on voit les posts de nos amis à la plage, heureux, em voyages, alors que de notre côté on enchaine encore une semaine de 80h et qu'on a même pas la force d'enlever ces chaussettes... On se dit mais je suis vraiment trop nulle de pas arriver à profiter de la vie comme tous ces gens... blablabla... Quelle belle tartine de bullshit!! Tu as raison on a totalement le droit de ne pas aller bien, encore faut'il l'accepter... J'ai hâte de lire les prochains posts!

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    1. Oulala, ça en plus, tu rajoutes la problématique des réseaux sociaux!
      Moi j'ai récemment décidé de partager aussi un peu de négatif sur mon FB et crois le ou non, j'ai perdu des amis, qui estiment justement que les réseaux sociaux doivent rester une mise en scène bullshiteuse de nos vies!
      Bah non, la vie c'est pas QUE des vidéos de chatons et les pieds dans le sable. Et c'est aussi pour ça qu'on l'aime!

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  5. Merci. De tout mon cœur, merci. C'est pile ce que j'avais besoin de lire au moment où j'en ai le plus besoin. Ça fait du bien que quelqu'un sache dire tout ça, et de savoir que je suis pas seule a me poser douze mille questions et a me dire que non en ce moment ça ne va pas. Ok j'accepte. J'essaye en tout cas. Le moment positif de ma journée c'est celui là.

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  6. Merci pour cet article <3

    Ça fait un moment que j'essaie de penser de cette manière, même si ce n'est pas toujours si simple.

    Ça me rappelle, il y a quelques semaines en rentrant de Nusa Lembongan à Bali en bateau. J'ai été très malade à l'aller (ce que je n'ai pas DU TOUT su gérer sans l'aide de mon mec) et j'appréhendais énormément le retour (je ne me savais pas autant malade en bateau mais soit). Plein de gens s'amusait du bateau qui tapait très fort les vagues, du coup le chauffeur s'est mise à prendre la mer d'une manière très violente... Et j'ai réellement cru que j'allais mourir. Il a fallu que je m'éloigne de tout ça, et que j'accepte d'être dans ce bateau et d'attendre que ça se termine. Je me suis mise à pleurer mais c'était vraiment idéal parce que j'évacuais. Sauf que mon mec s'est un peu interposé dans mon truc, m'exhortant à être forte, en me disant que je faisais bien des coasters dans les parcs d'attractions (ouais des coasters de 30 minutes, je demande à voir). Ca partait d'un bon sentiment et j'ai essayé de lui expliquer entre deux sanglots que ça allait, que je gérais, à ma propre manière... Bref, de toute façon je n'avais pas le choix et de le fait d'accepter ça m'a fait aller mieux.

    Merci donc, j'ai encore beaucoup à apprendre mais je suis sur la bonne voie.
    (et désolée pour ce commentaire très long :D)

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    1. C'est jamais facile pour les proches quand on va mal, surtout quand on accepte de le montrer (enfin, pour les proches qui ont un peu de compassion)
      Mais effectivement, il faut souvent laisser faire et accepter que les autres gens ont aussi le droit de ne pas aller bien :)

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Un commentaire choupi, et une petite signature, histoire de savoir qui me parle. Merci :)