Ça fait un peu tache hein, ce titre? Dans un blog sur le yoga, au milieu de ces milliers d'articles bien-être et développement personnel sur son feed Facebbok!
Et pourtant. J'ai besoin d'écrire cet article. Besoin de partager cette épiphanie que j'ai eu récemment: malgré tout ce qu'on me dit toute la journée, J'AI LE DROIT de ne pas aller bien. J'AI LE DROIT de traverser une période compliquée. J'AI LE DROIT de ne pas avoir envie de voir la vie en rose.
Dans notre société où on met de plus en plus en avant le devoir que l'on a d'être plus en forme, plus en santé, plus positif, plus inspirant, où pas un jour ne passe sans lire un article qui nous dit de "s'éloigner des gens négatifs et de s'entourer que de positif" j'ai besoin de comprendre.
Vous vous rendez-compte la culpabilité que ça créé cette pression du positivisme à tout prix?
GIVE ME A BREAK!
(pour qu'il y ait de l'ombre, il faut qu'il y ait de la lumière et réciproquement)
Depuis quand, la vie est 100% positive? Depuis quand, on est TOUT LE TEMPS heureux? Depuis quand on doit traiter ces périodes de loose comme des "anormalités"? Depuis quand le Yin existe sans le Yang?
Dans mon séminaire de respiration transformatrice de l'an dernier, il y a aune phrase qui revenait toujours "tout est parfait". Et qu'est ce qu'elle m'a énervé profondément cette phrase. Mais pas parce qu'elle est fausse. Parce que je ne la comprenais pas. J'explique.
Quand je me sens bien, c'est facile de voir que tout est parfait. Mais quand ça va pas fort, comment peut-on oser me dire que tout est parfait? En trouvant du positif dans toutes les situations? Impossible. Il y a des situations qui ne sont pas positives du tout. Zéro. Nada. (je ne partage pas ici, mais je suis certaine que tu vois de quoi je parle).
Et pourtant. Ça aussi, c'est parfait.
Non pas parce que j'essaye de trouver du positif en tout, mais bien parce que traverser des périodes sombre, c'est parfait et que j'ai appris à accueillir ce négatif.
Attention! pas à m'y complaire ni à l'alimenter (pas de victimisation ou de broyage d'idées noires). Mais bien à l'accepter et à laisser aller cette obligation de positiver. Mes périodes sombres font parties de ma vie et elles sont impermanentes. Rien ne dure jamais, surtout pas la loose.
Une des choses dont j'ai réellement pris conscience récemment c'est cette impermanence. Concept, entre autre, très bouddhiste, mais tellement vérifiable tout le temps. TOUT est impermanent dans notre vie. Les moments de bonheurs le sont, mais les moments de looses aussi. Et tout ces moments là sont "normaux". Ils ne peuvent exister les uns sans les autres.
Du coup, j'ai développé ma petite méthode à moi pour les moments où ça va vraiment pas. Victime depuis longtemps de crises d'angoisses, j'ai vu une amélioration notable depuis que j'arrête de les combattre, mais que j'apprends à les accepter et à les laisser aller (comme un peu avec mes blessures).
Quand une situation de loose apparait, je reste proactive: je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour en sortir. Mais des fois, il y a dans ces situations des paramètres qui ne dépendent pas de moi où de ce que je pourrais faire ou ne pas faire. Alors, le combat ne sert plus à rien.
Une fois que je suis certaines d'avoir fait tout ce que j'ai pu, j'essaye d'accepter la situation telle qu'elle est, d'accepter les inconforts, la tristesse, la frustration, la colère, l'angoisse qu'elle me procure. Et d'accepter que ces sentiments font parti de moi et que pour le moment je ne suis pas en mesure d'en "sortir" donc qu'il faut que j'accepte cet inconfort, pour un temps. Mais je ne m'y accroche pas, je les laisse être. Et là, MAGIE! au bout d'un moment, souvent sans m'en rendre compte, je laisse aller. Et bien que la situation ne soit pas elle-même plus confortable, moi, je m'y sens mieux. Puis la vie reprend son cours.
Une petite méditation rapide qui m'aide à faire ça (faite encore ce matin, dans le bus, en écoutant "Om-Shanti-Om" le mantra de paix)
À l'inspire: J'AI LE DROIT, de me sentir triste/frustrée/angoissée/anythingAlors soit, cette méditation là n'est pas parfaite. Elle n'est pas dans le présent puisqu'elle promet que ça ira mieux plus tard. Mais sur moi, elle fonctionne réellement en cas de "crise" et c'est ça l'essentiel.
À l'expire: Ce sentiment ne durera pas, tout est parfait
Et surtout je n'oublie jamais que:
J'AI LE DROIT de ne pas aller bien. Mais j'ai AUSSI le droit d'aller super bien.
PS: Merci à Julie de m'avoir donner le coup de pouce nécessaire pour publier ce post, le plus perso du blog jusqu'à présent.